Sécurité des soins intensifs – les complications chirurgicales et les traumatismes obstétricaux

« Il convient avant tout de ne pas nuire » : tel est l’un principes fondamentaux de l’exercice de la médecine. Au demeurant, la sécurité des patients demeure l’une des questions de santé les plus pressantes pour l’information du public et la poursuite de l’action des pays membres de l’OCDE. Plus de 15 % des dépenses et de l’activité des hôpitaux des pays de l’OCDE seraient imputables au traitement des patients qui sont victimes d’un événement portant atteinte à leur sécurité, la plupart du temps évitable (Slawomirski, Auraaen et Klazinga, 2017[33]). Le COVID-19 a mis en évidence la vulnérabilité persistante des systèmes de prestation de santé et le risque réel de préjudice pour les patients, notamment le risque d’infections nosocomiales (G20 Health & Development Partnership, 2021[34]). En 2021, l’Assemblée mondiale de la santé a approuvé le Plan d’action mondial pour la sécurité des patients 2021-30 visant à donner une orientation stratégique aux mesures concrètes à prendre par les pays, les organisations partenaires, les établissements de soins et les organisations internationales pour garantir des systèmes de soins de santé plus sûrs (OMS, 2021[35]).

Les événements « sentinelles » ou « rarissimes » pour la sécurité des patients sont les événements qui sont censés ne jamais se produire ou très rarement se produire ; les événements « indésirables » sont ceux que l’on ne peut pas éviter complètement, mais dont on pourrait réduire considérablement l’incidence. Le Graphique 6.22 illustre le nombre de fois où un événement rarissime – l’oubli d’un corps étranger dans l’organisme pendant une opération – se produit, au moyen de données couplées et non couplées (voir l’encadré « Définition et comparabilité »).

Le Graphique 6.23 montre les taux pour deux événements indésirables apparentés : l’embolie pulmonaire (EP) et la thrombose veineuse profonde (TVP) à la suite d’une arthroplastie de la hanche ou du genou, à la fois avec des données couplées et non couplées. L’EP et la TVP sont à l’origine de douleurs inutiles, d’une perte de mobilité, voire de décès dans certains cas, mais peuvent être évitées grâce à des anticoagulants ainsi qu’à d’autres mesures. Les fortes variations observées, dont une variation des taux de TVP de 1 à plus de 35, peuvent s’expliquer en partie par les différences de pratiques de diagnostic, de directives thérapeutiques et de pratiques de codage d’un pays à l’autre. De nombreux pays ont reporté les chirurgies non urgentes en 2020 afin de répondre à la crise du COVID-19, ce qui a engendré une baisse des volumes d’interventions chirurgicales, une situation qui peut expliquer les changements constatés dans les pays qui ont été en mesure de communiquer des données 2020.

La sécurité de la femme lors de l’accouchement peut être évaluée par l’observation des cas potentiellement évitables de déchirures du périnée survenant lors d’un accouchement par voie basse. Une intervention chirurgicale peut se révéler nécessaire, et il peut y avoir des complications telles que les douleurs périnéales et l’incontinence. Il est impossible de prévenir totalement ces déchirures, mais on peut les atténuer moyennant une gestion appropriée du travail et des soins obstétricaux de qualité.

Le Graphique 6.24 illustre les taux de traumatisme obstétrical grave (déchirure du troisième et du quatrième degré) consécutif à un accouchement par voie basse avec extraction instrumentale (forceps ou ventouse) et sans extraction instrumentale. Le risque de déchirure du périnée augmentant significativement en cas de travail assisté par instruments, les taux relatifs à cette population sont présentés séparément. On observe une forte variation des taux de traumatisme obstétrical d’un pays à l’autre. Ainsi, les taux déclarés de traumatisme obstétrical consécutif à un accouchement par voie basse avec extraction instrumentale varient de moins de 2 % en Israël, en Pologne, en Lituanie et en Colombie à plus de 10 % au Danemark, aux États-Unis et au Canada. Les taux de traumatisme obstétrical consécutif à un accouchement par voie basse sans extraction instrumentale varient de moins de 0.5 % des accouchements en Colombie, en Pologne, en Lituanie et en Lettonie à 3 % ou plus au Danemark et au Canada. Comme pour d’autres indicateurs de la sécurité des patients, les résultats peuvent également être le signe de meilleures pratiques de codage et de déclaration, plutôt que de soins moins sûrs.

Au moment de l’interprétation des données 2020, l’impact du COVID-19 sur les résultats au regard de la sécurité obstétricale nécessite une étude plus approfondie. Plusieurs facteurs peuvent influer sur les taux de traumatisme obstétrical, à savoir d’éventuelles variations des taux de césariennes, la réduction des durées d’hospitalisation ainsi que des changements de processus hospitaliers et des variations d’effectifs, la capacité des patients à bénéficier des soins prénataux de routine, et d’autres facteurs impactés par le COVID-19.

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