6. La participation de la jeunesse dans la vie publique au Maroc

Au Maroc, les jeunes de moins de 25 ans représentent 43 % de la population (Nations Unies, 2019[1]). Il est donc primordial qu’ils puissent prendre pleinement part aux décisions publiques afin qu’elles répondent à leurs attentes et besoins. Cela apparaît d’autant plus important quand les jeunes du Maghreb ont à plusieurs reprises appelé les décideurs politiques à prendre en compte leurs préoccupations. Selon une enquête réalisée en 2017 (ASDA’A and Burson-Marsteller[2]) 85% des jeunes des pays d’Afrique du Nord interrogés pensent que leurs gouvernements devraient faire plus pour répondre à leurs besoins, et seulement 54% d’entre eux considèrent que leur gouvernement met en place des politiques axées sur la jeunesse.

Au-delà de la représentation limitée des jeunes marocains et marocaines dans la prise de décision, leur confiance dans les institutions publiques reste également faible : seulement 17 % des 18-29 ans ont confiance dans le gouvernement, 13% dans le Parlement et 18% dans les partis politiques (Arab Barometer, 2019[3]), ce qui limite leur participation dans la vie publique au sein de structures et processus décisionnels existants. De la même manière, dans 20 pays sur les 37 membres que compte l’OCDE1, la confiance des jeunes dans les gouvernements nationaux, par rapport à celle de la population totale, est en baisse depuis 2006. Les données de l’OCDE montrent qu’en 2018-2019, 46% des 15-29 ans des pays membres de l’OCDE exprimaient avoir confiance dans leur gouvernement national (OCDE, 2020[4]).

Néanmoins, les jeunes font de plus en plus entendre leur voix dans le cadre du débat public ou sur certains sujets de l’agenda politique international. On observe ainsi que les jeunes participent de manière croissante à la vie publique par le biais de canaux de participation non institutionnalisés et sous des formes variées comme : des activités sur le terrain (comme le bénévolat ou le volontariat), une participation à des manifestations et à des formes officielles d’engagement (être membre d’organisations de la société civile ou prendre part à des consultations publiques), ou encore une participation à des activités de bienfaisance ou de charité.

Dans ce contexte, il est impératif de capitaliser sur cette dynamique pour renforcer la participation des jeunes au processus décisionnel, rétablir la confiance des jeunes dans les institutions publiques et soutenir l'efficacité à long terme de politiques publiques qui répondent à leurs besoins dans une période charnière de leur vie.

Une toute première étape doit ainsi être d’observer l’environnement dans lequel les citoyens et les jeunes peuvent exercer leurs droits et prendre part à la vie publique (OCDE, 2020[4]), c’est à dire l’espace civique2.

À cet effet, il existe depuis la réforme constitutionnelle de 2011 un consensus sur le fait que le Maroc a engagé une dynamique progressive en reconnaissant la centralité des droits humains universels, en formalisant le rôle et les prérogatives des citoyens marocains (au Maroc et à l’étranger) et en reconnaissant aux associations de la société civile et aux organisations non gouvernementales la possibilité de se constituer et d’exercer leurs activités en toute liberté3. Si cet élan a permis un large développement de la société civile au Maroc y compris des associations de jeunesse, celle-ci continue pourtant de faire face à de nombreux obstacles dans l’exercice de ses missions en raison principalement des difficultés d’enregistrement et de collecte de fonds (Dutta and Ninua, 2020[5]).

Aussi, pour retrouver une relation solide entre les jeunes et les institutions publiques, il est nécessaire que le gouvernement s’engage plus en avant dans la protection et la promotion d’un espace civique en veillant à ce que les règles, lois, institutions, politiques et pratiques permettent effectivement aux jeunes d’exercer pleinement leurs droits politiques et libertés civiles et en soutenant une amélioration du cadre juridique propre aux associations.

Une relation solide entre les jeunes et les institutions publiques est également nécessaire pour mobiliser leur soutien aux réformes structurelles entreprises par le gouvernement qui peuvent parfois demander aux citoyens des sacrifices à court terme en échange de bénéfices à long terme qui vont être moins tangibles. Cela est d'autant plus crucial que les jeunes sont plus susceptibles d’être affectés à long terme par les décisions prises aujourd'hui. Il est donc essentiel de les considérer comme des citoyens à part entière qui doivent pouvoir avoir leur mot à dire sur tout type de politique publique.

Comme tout groupe dans la société, les jeunes méritent d’être équitablement représentés dans la vie politique à tous les niveaux. Les possibilités pour les jeunes de participer à des procédures formelles de prise de décision par le biais de structures externes au gouvernement, comme les conseils de jeunesse, laissent généralement aux décideurs politiques le soin de déterminer si leurs préoccupations sont prises en compte. Prendre au sérieux la participation des jeunes à la vie politique signifie donc reconnaître que celle-ci nécessite l'accès au pouvoir et aux ressources.

Dans cette partie, l’engagement politique des jeunes désigne les formes classiques de participation politique (par exemple le vote ou l’appartenance à un parti politique) ainsi que les nouvelles formes d’engagement politique, tels que la participation à des mouvements sociaux et autres initiatives innovantes.

La participation des jeunes dans les institutions politiques formelles marocaines reste à renforcer. Malgré la mise en place d’un quota de 30 jeunes à la Chambre des Représentants qui a contribué à améliorer la représentation des jeunes au Parlement, les jeunes continuent d’être sous-représentés dans la vie politique à tous les niveaux au Maroc, comme dans la plupart des pays du monde.

Par l'intermédiaire de leurs sections de la jeunesse dirigées par de jeunes membres, les partis politiques offrent aux jeunes un levier important de participation à la vie politique, ainsi que pour accéder aux procédures décisionnelles et commencer leur carrière en politique. Néanmoins, comme dans la majorité des pays du monde, l’intérêt des jeunes pour les partis politiques au Maroc paraît très faible : un rapport du Conseil Économique, Social et Environnemental de 2018 montre que seulement 1 % de ceux-ci étaient membres d’un parti politique ou d’un syndicat (CESE, 2018[6]). Le manque important de données ventilées par âge ne cache pas que le faible engagement dans les partis politiques, y compris des jeunes, semble se retrouver dans la majorité des pays.

Les données récoltées par l’OCDE (OCDE, 2020[4]) en 2019 dans le cadre de l’enquête sur la gouvernance des affaires de la jeunesse suggèrent que l'attrait des partis politiques chez les jeunes reste limité. Par exemple, au Portugal, seulement 1 % des personnes âgées de 15 à 24 ans sont membres d'un parti, contre 2 % de la population totale. De même, en Allemagne, 1,5 % des personnes âgées de 15 à 35 ans étaient membres d'un parti en 2018, contre 5 % de la population totale en 2014. La Norvège et la Suède connaissent des situations similaires, avec respectivement 6 % et 5 % de jeunes membres d'un parti (contre respectivement 7 % et 5,5 % de la population totale)4 (OCDE, 2020[4]). Les jeunes soulignent principalement le manque d'ouverture des partis politiques aux nouvelles idées et aux innovations (point soulevé par 78 % des organisations de jeunesse interrogées dans l'OCDE) ainsi que le manque d'intérêt des jeunes pour la politique (42 %) comme principaux obstacles à l'adhésion des jeunes aux partis politiques (OCDE, 2020[4]).

Au Maroc, les sections de jeunesse partisane - qui étaient en 2018 au nombre de 18 pour un total de 35 partis politiques - demeurent de plus peu influentes dans les partis et la portée de leurs actions est encore limitée (Gattioui, 2018[7]). La faible présence des jeunes dans les formes classiques de participation politique peut s’expliquer par la crise de confiance avérée dans les institutions politiques, mais aussi par les divers obstacles auxquels peuvent se heurter les jeunes lorsqu’ils mènent une campagne pour un poste politique au sein de leur parti ou dans une institution étatique. L'organisation d'une campagne est coûteuse et peut décourager les jeunes candidats à se présenter. De plus, les stéréotypes traditionnels qui dépeignent souvent les jeunes comme de nouveaux arrivants qui n'ont pas l'expérience nécessaire pour prendre des décisions politiques continuent de dominer le paysage politique et médiatique. Ainsi, la formation récente de nouveaux gouvernements dans certains pays membres de l'OCDE s'est accompagnée d'un débat sur la question de savoir si les candidats retenus avaient effectivement les compétences et l'expérience nécessaires. Les jeunes militants n'ont souvent pas non plus accès aux réseaux formels et informels au sein desquels les postes de direction sont nommés.

Comme déjà vu précédemment dans ce rapport, l’engagement politique faible des jeunes par des formes et voies conventionnelles ne signifie pas pour autant que les jeunes manquent d’intérêt pour la politique en général. De nombreux pays, dont le Maroc, ont vu proliférer des formes novatrices d'engagement des jeunes portées par le développement des technologies numériques et le renouveau des mouvements sociaux. Il est donc plus approprié de postuler une crise de l’engagement des jeunes à la politique institutionnelle formelle, plutôt que de l’engagement politique des jeunes en tant que tel (OCDE, 2017[8]). La forte proportion des jeunes exprimant leur désintérêt pour la politique et le faible niveau de confiance dans le gouvernement peuvent donc avant tout être vus comme un signe de frustration de la jeunesse face aux performances des institutions publiques et aux initiatives gouvernementales pour répondre à leurs préoccupations.

En plus de proposer aux jeunes des canaux de manifestation et d’expression de leurs besoins plus directs comme c’est le cas avec les médias sociaux et les conseils de jeunesse, le gouvernement marocain pourrait capitaliser sur les réflexions en cours de la société civile et du monde universitaire pour moderniser les mécanismes politiques conventionnels existants et faire appel à des mécanismes innovants susceptibles de remobiliser l’intérêt des jeunes et de faciliter leur participation.

Dans de nombreux pays membres de l’OCDE, des mesures innovantes ont été mises en place aux niveaux national et local pour permettre aux jeunes d’accéder plus facilement à l’engagement politique par les voies conventionnelles dès le plus jeune âge. Plusieurs pays comme l’Autriche et l’Ecosse – ainsi que l’Allemagne dans certaines régions – ont introduit le droit de vote dès l’âge de 16 ans pour toutes ou part des élections. Certains pays ont également mis en place des outils innovants dans le but de permettre aux jeunes d’accéder plus facilement aux élections, comme c’est le cas au Royaume-Uni, présenté dans l’Encadré 6.1.

D’autres initiatives pourraient être mises en places afin d’adapter le système électoral aux besoins des jeunes. En France, les organisations étudiantes et mouvements de jeunesse présents au Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) et dans les conseils régionaux (CESER) ont développé des propositions visant à faire évoluer le système démocratique afin de l’adapter aux réalités de vie des jeunes (CESE, n.d.[9]). L’une des propositions concerne l’assouplissement des règles d’inscription sur les listes électorales pour permettre aux citoyens de s’enregistrer jusqu’à 10 jours avant les scrutins et ainsi faciliter leur accès au vote. La mise en place d’autres mécanismes et initiatives tels que le vote par correspondance ou la mise en place ponctuelle de bureaux d’inscription sur les listes électorales dans les lieux de vie des jeunes (universités, médiathèques, centres commerciaux, maisons de jeunes) permettraient de rapprocher le système électoral des jeunes et donc de favoriser leur adhésion à ce dernier.

Des initiatives similaires pourraient être mises en place au Maroc sous forme d’expérimentations lors les prochaines élections au niveau local afin d’évaluer leur impact et les généraliser à toutes les élections et sur tout le territoire si leurs résultats étaient concluants.

D’autres pays ont quant à eux développé des initiatives qui permettent aux jeunes de se familiariser avec la politique de façon plus adaptée. C’est le cas en Finlande où le Conseil national de la jeunesse finlandaise Allianssi organise des simulations d’élections en même temps que les élections nationales et européennes afin d'initier au vote ceux qui sont trop jeunes pour y participer. Ainsi, plus de 600 écoles et 60 000 élèves ont participé à la simulation organisée en parallèle des élections législatives de 2019 (OCDE, 2020[4]). Au Chili, l'Institut de la jeunesse a par exemple développé le programme "Metorea2" dans lequel les jeunes sont invités à une expérience de mentorat d'une journée avec une autorité publique, un politicien ou un leader social au niveau régional (OCDE, 2020[4]). En Suisse, la Fédération Suisse des Parlements des Jeunes a lancé le programme Easynote5 qui vise à promouvoir la participation politique des jeunes aux élections et votations. Destiné aux jeunes de 18 à 25 ans, ce site internet propose notamment des informations générales sur les votations et élections fédérales - comment et où voter ? par exemple - ainsi que des articles sur des thématiques politiques actuelles. Concernant les élections fédérales, des instructions quant à la manière de procéder avec les bulletins électoraux, comme comment modifier une liste pré remplie, sont également disponibles. Les contenus sont présentés dans un format simple et neutre afin de faciliter la compréhension de la politique et la rendre plus accessible aux jeunes. Le programme Easyvote est également accessible sur YouTube, Instagram, Facebook et Twitter. Plus généralement, sont développés dans de nombreux pays membres de l’OCDE des applications et sites de conseils électoraux en ligne qui informent les citoyens sur les partis politiques et les aident à identifier ceux qui correspondent le mieux à leurs propres préférences. Si ces outils ne sont pas destinés spécifiquement aux jeunes, leur approche « didactique » leur offrent la possibilité d’obtenir des informations sur les candidats aux élections et leurs programmes sous un format plus facile d’accès. Le Maroc pourrait également envisager le développement de programmes de ce genre pour les différentes élections.

Alors que la population réclame plus d’ouverture de la part des autorités publiques et des mécanismes plus incitatifs de participation, on observe aujourd’hui à travers le monde le développement croissant de pratiques innovantes en matière de participation citoyenne qui ont pour objectif de donner aux citoyens plus de pouvoir dans la prise de décision politique (OCDE, 2020[10]).

Parmi ces nouvelles tendances, les autorités publiques prêtent une attention croissante aux initiatives de participation citoyenne engagées par les associations, chercheurs, parlementaires et citoyens qui se sont dernièrement démultipliées pour contribuer à la résilience face à la crise sanitaire du COVID-19, ainsi qu’aux processus de délibération représentatifs. Ces derniers permettent d'impliquer plus directement les citoyens, à un moment donné, dans la résolution des sujets d’intérêt majeurs pour la population, comme par exemple le climat. L’Encadré 6.2 présente l’exemple de la Convention Citoyenne pour le Climat en France, qui a été composée à 14% de jeunes entre 16 et 24 ans et aux côtés de laquelle les organisations de jeunesse ont été largement mobilisées.

Les données récoltées par l’OCDE (2020[10]) montrent également que les processus de délibération représentatifs ont aidé les autorités à prendre des décisions sur un large éventail de questions politiques à tous les niveaux pour lesquelles il y avait auparavant une impasse politique ou un manque de solutions évidentes.

Dans une période où l’on assiste à une saturation des mécanismes de participation traditionnels (OCDE, 2020[10]) ces mécanismes délibératifs constituent une alternative innovante aux mécanismes de participation existants grâce à leur format interactif qui suscite davantage l’intérêt des citoyens, dont les jeunes. Leur utilisation doit cependant s’inscrire en cohérence et complémentarité avec les autres mécanismes de participation citoyenne et le bon fonctionnement de la démocratie représentative.

L’utilisation grandissante par les jeunes de canaux de participation et de dialogue non institutionnalisés avec les autorités publiques montre la nécessité de réformer la manière dont les politiques publiques sont élaborées, mises en œuvre et suivies ainsi que les modalités de participation des jeunes à l’action publique. Cela passe notamment par des efforts pour assurer la participation des jeunes tout au long du cycle des politiques publiques, et ce de manière globale et cohérente.

Les analyses de l'OCDE montrent que la participation des parties prenantes à la vie publique est un pilier de la bonne gouvernance et de la croissance inclusive (OCDE, 2016[11]). La recommandation sur le Gouvernement Ouvert adoptée en 2017 par le Conseil de l'OCDE (OCDE, 2017[12]) reconnaît que la participation des parties prenantes à l'élaboration des politiques « rend les pouvoirs publics plus redevables de leurs actes, qu’elle élargit les moyens d’action de la population et son influence sur les décisions, qu’elle renforce les capacités civiques, qu’elle enrichit les données probantes sur lesquelles fonder l’action publique, qu’elle réduit les coûts de mise en œuvre et qu’elle permet de mobiliser des réseaux plus larges au service de l’innovation dans l’action publique et dans la prestation des services publics. »

Depuis quelques années, on observe une reconnaissance croissante du rôle que peuvent jouer les jeunes dans l’action publique au Maroc.

Les données récoltées et analysées par l’OCDE (2020[4]) soulignent qu’une consultation systématisée avec un large éventail de parties prenantes du secteur de la jeunesse tout au long de la formulation, de la mise en œuvre, du suivi et de l'évaluation est essentielle pour que les stratégies nationales en faveur de la jeunesse puissent produire les effets escomptés. Cela est confirmé par l’analyse des données issues des enquêtes de l'OCDE sur la gouvernance de la jeunesse (OCDE, 2017[12]) qui montre que lorsque les organisations de jeunesse ont été davantage impliquées dans le cycle politique, elles se déclarent plus satisfaites des performances du gouvernement dans tous les domaines du service public (tels que les transports, la santé, le logement et l'emploi, etc.).

Cependant, l'engagement des jeunes ne doit pas se limiter aux politiques et aux services discutés au sein du ministère en charge des affaires de la jeunesse, compte tenu de la pertinence d'un large éventail de politiques qui ont un impact sur la vie des jeunes. Par exemple, en Norvège, le ministère de la Culture a consulté les enfants et les jeunes entre 3 et 19 ans dans le cadre de la formulation d'un livre blanc sur l'art, la culture et l'expression artistique et culturelle numérique en 20196 (OCDE, 2020[4]). En 2018, le ministère de l'Éducation de Nouvelle-Zélande a largement consulté et fait participer les jeunes à la définition de l'avenir de l'éducation dans leur pays par le biais d'un forum de la jeunesse en ligne7 (OCDE, 2020[4]) d'enquêtes en ligne, ainsi que de deux sommets sur l'éducation organisés dans différents lieux géographiques et réunissant des jeunes d'horizons très divers, avec une attention particulière pour les groupes marginalisés (OCDE, 2020[4]).

Pourtant, les études montrent qu’au Maroc comme dans de nombreux pays du monde (OCDE, 2017[13]) les jeunes se mobilisent de façon limitée dans le cadre des mécanismes de participation citoyenne ouverts à tous, en partie car ils en sont peu souvent informés ou parce que ces mécanismes sont peu propices au dialogue avec les jeunes.

Pour accroître et maximiser l’impact de la participation des jeunes, il est nécessaire que les parties prenantes établissent un cadre cohérent qui permette une compréhension commune des éléments clés de la participation, autrement les interprétations du sens de la participation peuvent diverger. Un tel document global doit correspondre au contexte juridique, institutionnel, historique, socio-économique et politique de chaque pays. Il peut également permettre de soutenir une approche intégrée de la participation au sein du gouvernement et avec les collectivités territoriales et préciser les différentes formes de participation et les outils existants (OCDE, 2017[13]). Ce document général peut ainsi appuyer la conception des initiatives de participation qui doivent pouvoir répondre à certains impératifs. Lors de la planification de la participation des jeunes, les autorités publiques, quel que soit leur niveau de gouvernement, doivent ainsi convoquer l’ensemble des parties prenantes et définir clairement les objectifs de la participation, les résultats escomptés et leur prise en compte dans la décision publique, les outils appropriés mais aussi les moyens humains et financiers nécessaires (OCDE, 2017[13]). Cette planification doit également prévoir des mécanismes de suivi et évaluation pour une amélioration continue des initiatives. De cette manière, les jeunes pourront faire partie intégrante du cycle des politiques publiques et disposer des outils nécessaires pour contrôler, superviser et prendre part aux décisions publiques nationales et locales.

Les recherches de l’OCDE (2020[4]) montrent que grâce aux engagements pris dans le cadre d’une politique de la jeunesse et des stratégies nationales, les gouvernements peuvent créer un mandat plus fort au sein des portefeuilles ministériels pour renforcer la participation des jeunes au cycle politique. Au sein des pays membres de l’OCDE, les stratégies nationales pour la jeunesse sont le type le plus courant de stratégies comportant de tels objectifs : 75% des pays membres de l’OCDE ayant mis en place une stratégie nationale de jeunesse s'engagent à promouvoir la participation des jeunes au cycle politique. Par ailleurs, 41% des pays membres de l’OCDE ont intégré des engagements concernant la participation des jeunes dans les lois nationales sur la jeunesse.

Dans ce sens, il est très opportun qu’un pilier « participation » soit prévu dans le cadre de la future politique intégrée de la jeunesse du Maroc afin d’assurer la cohérence et pertinence des cadres de participation des jeunes et assurer la prise en compte de leurs avis dans la décision publique.

Pour aller plus loin et encourager encore davantage les autorités publiques à inclure les jeunes dans l’élaboration des politiques publiques, le Maroc pourrait également envisager le développement de documents d'appui tels que des lignes directrices et des manuels destinés aux décideurs publics. Ces derniers sont encore peu répandus : seulement 9% des entités chargées de la jeunesse des pays membres de l’OCDE ont élaboré des manuels à l'intention des décideurs sur la manière d'associer systématiquement les jeunes au cycle des politiques publiques. Par exemple, l'Allemagne affine actuellement des normes générales de qualité et des recommandations pour garantir une participation effective des enfants et des jeunes dans les crèches, les écoles, les municipalités et les centres de travail pour la jeunesse, en coopération avec le Conseil fédéral de la jeunesse8 (OCDE, 2020[4]).

La dynamique du Gouvernement Ouvert représente une opportunité sans précédent de renforcer la participation des citoyens à la vie publique, et plus particulièrement des jeunes. La Recommandation du Conseil de l’OCDE sur le Gouvernement Ouvert (OCDE, 2017[12]) rappelle ainsi que les initiatives engagées doivent inclure des efforts spécifiques « en vue d’atteindre les groupes les plus concernés, vulnérables, sous-représentés, ou marginalisés de la société ». Si les jeunes constituent un groupe hétérogène, ils n’en restent pas moins souvent vulnérables, marginalisés et sous-représentés dans les institutions publiques, et méritent donc une attention particulière dans les initiatives et stratégies pour un Gouvernement Ouvert mettant la participation citoyenne au cœur de l’action publique.

Dans ce sens, renforcer la place des jeunes dans les initiatives du Gouvernement Ouvert à tous les niveaux doit permettre d’améliorer leur compréhension des enjeux propres à l’action publique et favoriser l’exercice actif de leur citoyenneté.

À cet effet, il est nécessaire que le gouvernement marocain veille à la mise en cohérence de ses politiques de Gouvernement Ouvert, notamment du plan d’action national du Gouvernement Ouvert, avec la politique nationale de la jeunesse pour une approche stratégique globale de la participation publique des jeunes. Dans ce cadre, il est intéressant de noter les efforts engagés par certains pays pour faire des jeunes des acteurs actifs des stratégies et initiatives du Gouvernement Ouvert. Des gouvernements ont ainsi choisi de prendre des engagements propres à la jeunesse dans les plans d’actions nationaux du Gouvernement Ouvert afin de souligner l’engagement du gouvernement et permettre une meilleure inclusion des jeunes dans les réformes transversales visant une modernisation de l’action publique. Sept pays membres du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert9 font ou ont ainsi fait de l’engagement de la jeunesse dans la vie publique l’un des objectifs de leur plan d’action, comme présenté dans l’Encadré 6.3.

À part la prise d’engagements formels vis-à-vis des jeunes, il est aussi important que les jeunes puissent être spécifiquement mobilisés pour participer au débat citoyen visant à définir les engagements des plans d’action du Gouvernement Ouvert. À cet effet, les processus de co-création comme celui actuellement mené par le gouvernement du Maroc pour la période 2021-2023 représente une opportunité pour les jeunes et les associations de de jeunesse de faire entendre leurs voix à travers les ateliers thématiques et la plateforme de co-création ouverte au public sur le portail http://www.gouvernement-ouvert.ma. Cette opportunité pourrait également être valorisée par le gouvernement et les associations de jeunesse au niveau infranational lorsque les régions manifestent leur volonté de développer leurs propres plans d’action.

Le premier prérequis à une meilleure participation des jeunes tout au long du cycle des politiques publiques est le renforcement de l’accès à l’information pour tous les citoyens et la mise en place d’une communication publique adaptée qui permettent aux jeunes de s’engager de façon « éclairée ».

Éléments clés du Gouvernement Ouvert, l’accès à l’information (AI) et la communication publique contribuent au renforcement de la participation des citoyens à la vie publique en leur permettant tout d’abord d’accéder aux informations, documents et procédures de leurs administrations, puis ensuite d’utiliser ces informations pour leur participation à la prise de décision.

Cela est particulièrement important pour les jeunes : en ayant accès à une information la plus complète, objective, claire, fiable, et communiquée d’une manière adaptée à leurs besoins et attentes, les jeunes peuvent jouer un rôle plus actif dans la vie et le débat publics et dans la préparation, l’adoption et le contrôle des politiques et programmes.

L’objectif de la législation relative à l’AI est de faciliter l’accès et l’emploi par les personnes physiques, et dans une certaine mesure par les personnes morales, des données et documents produits et détenus par les services publics (Stiglitz, 2008[14]). Permettre un réel accès à l’information constitue une condition de la bonne gouvernance, la transparence, la lutte contre la corruption et l’autonomie des citoyens dans leur compréhension et leur utilisation des politiques publiques, ainsi qu’un facteur de la promotion d’une participation accrue et informée des parties prenantes, dont les jeunes (OCDE, 2019[15]). Au Maroc, le cadre légal en matière d’accès à l’information des citoyens a été grandement amélioré au cours des dernières années et a contribué à faire progresser le pays vers une plus grande ouverture. L’adoption de la Constitution de 2011 a consacré le droit d’accès à l’information comme un droit fondamental10, au même titre que la liberté de pensée, d’opinion et d’expression sous toutes leurs formes11 et la liberté de la presse12. La loi relative à l’accès à l’information adoptée en 2018 et entrée en vigueur en mars 201913 confirme l’importance qui est donnée par l’État au renforcement de la transparence et à la promotion de ce droit.

Celle-ci s’applique aux pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire à tous les niveaux, aux établissements publics et toute personne morale de droit public ainsi qu’aux institutions ou organes du secteur public ou privé chargés d’une mission de service public (article 2). Les institutions et organes de gouvernance énoncés au titre XII de la Constitution sont également concernés.

Parmi les mesures les plus importantes prévues par la loi peuvent être notées les mesures de publication proactive de données par les institutions et organismes publics. Ces derniers doivent ainsi, dans la limite de leurs attributions et autant que possible, publier le maximum d’informations qu’ils détiennent – les textes soumis à l’obligation de publication concernent entre autres les textes législatifs et règlementaires, budgets des collectivités territoriales et rapports officiels – et ce par tous les moyens possibles, notamment électroniques y compris par le biais de portails nationaux de données (article 10). Les organismes publics doivent également prendre toutes les mesures utiles pour gérer, actualiser, classer et préserver les informations qu'ils détiennent de manière à faciliter la présentation des informations aux demandeurs (OCDE, 2019[16]). Cette nouvelle législation établit ainsi une obligation de transparence pour les institutions publiques, ce qui représente le prérequis d’une meilleure participation des parties prenantes à la vie publique.

La législation marocaine se rapproche ainsi aujourd’hui de celles des pays membres de l’OCDE. Tous les pays membres de l’OCDE disposent d’une législation sur l’accès à l’information qui s’applique à l’État central et aux services qui en dépendent. Tous les pays membres de l’OCDE publient ainsi un certain nombre d’informations de manière proactive, et dans 72 % des cas, cette forme de divulgation est exigée par la législation d’accès à l’information pour certaines catégories d’informations (comme les documents et rapports annuels budgétaires, et les rapports de contrôle) (OCDE, 2019[15]). Cette dynamique d’amélioration du partage des informations publiques représente une obligation légale à laquelle le MJCS comme les institutions de jeunesse marocaines doivent se soumettre. À cet égard, il est nécessaire de soutenir le renforcement de leurs capacités à répondre aux demandes d’accès à l’information qui leur sont faites et à publier les données correspondant aux attentes prioritaires des acteurs des politiques de jeunesse.

Il est essentiel de donner aux jeunes un accès facilité aux informations qui les concernent (santé reproductive, planning familial, services d’éducation, opportunités d’emploi et performance scolaire). Par ailleurs, pour permettre aux jeunes d’absorber ces informations et d’en faire un usage concret, celles-ci doivent être pertinentes, précises, bien communiquées et présentées en temps utile, faciles à comprendre, accessibles et réutilisables. Ainsi, la mise à disposition de données ouvertes favorise généralement l’implication de la population et des jeunes en particulier dans l’élaboration des politiques publiques. Elle renforce également les mécanismes de redevabilité du gouvernement. Selon l’association Open Knowledge International, « une donnée ouverte est une donnée qui peut être librement utilisée, réutilisée et redistribuée par quiconque, sujette seulement, au plus, à une exigence d’attribution et de partage à l’identique (Open Data Handbook, n.d.[17]).

Afin de permettre l’accès des jeunes à des données nombreuses, de qualité et qui les intéressent, les autorités publiques marocaines devraient approfondir les efforts entrepris de publication de données en format ouvert et accessible, et ce de manière cohérente avec l’ensemble du gouvernement. Cela passe notamment en amont par un travail d’analyse pour identifier les données intéressant les jeunes, puis par une diversification et une mise à jour régulière des données collectées et publiées.

Par ailleurs, toute initiative visant à approfondir la mutualisation des données en format ouvert et accessible à travers une plateforme unique mise en place au niveau national constituerait une étape stratégique pour faciliter l’accès des citoyens et des jeunes aux données et engager l’administration dans un effort systématique et durable de partage de l’information.

Un autre élément fondamental de la participation des jeunes est l’utilisation d’une communication adaptée à leurs besoins et caractéristiques à la fois pour leur fournir des informations pertinentes, échanger effectivement avec eux et permettre leur plus grand engagement dans la vie publique. Selon le rapport Voix citoyenne au Maroc (OCDE, 2019[15]), mieux communiquer accroît la connaissance des citoyens et des jeunes sur les politiques publiques ou les réformes en cours, tout en facilitant leur acceptation par leurs destinataires. Ainsi, la communication qui prendrait en compte les habitudes de « consommation de média » des jeunes leur donnerait plus d’occasions de s’engager dans la vie publique. Elle consoliderait la légitimité des décisions politiques, la confiance des jeunes dans les institutions politiques et le gouvernement et leur satisfaction vis-à-vis des services publics.

Le ciblage stratégique de la communication à destination des jeunes est particulièrement important dans les pays où la jeunesse représente une part très importante de la population, comme c’est le cas au Maroc. Dans ce sens, les autorités publiques à tous les niveaux pourraient entreprendre un travail d’envergure permettant une analyse approfondie des attitudes et des perceptions des jeunes sur les questions politiques, leur façon de communiquer, les canaux qu'ils utilisent et la diversité au sein de ce groupe. Afin de renforcer cette action de veille, le gouvernement pourrait mobiliser les institutions de jeunesse et les acteurs intermédiaires (associations, écoles, organisations de jeunesse et autres) afin qu’ils aient un rôle de « radar » ayant pour but d’identifier les grandes tendances concernant les préoccupations des jeunes, anticiper les sujets de crispation, et engager un dialogue. C’est par exemple le cas en France où cette fonction de veille est remplie par le groupe des organisations étudiantes et mouvements de jeunesse au sein du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE).

L’administration marocaine utilise aujourd’hui une large gamme d’outils et de canaux de communication pour échanger avec les citoyens, et en particulier les jeunes. Par exemple, ces derniers sont informés des politiques, programmes et services fournis par le MCJS à travers de nombreux moyens de communication. Le MCJS utilise des moyens de communication dit classiques, tels que les publications ou gazettes officielles du Gouvernement ou du MCJS ; les médias traditionnels (journaux, télévision, radio, etc.) ; les réunions publiques ; la distribution d’avis officiels dans les services publics (ministères, municipalités, agences, administrations déconcentrées…) et les conférences de presse.  Le MCJS utilise également de manière croissante Internet pour sa communication par le biais du site internet du Ministère ; du site internet du gouvernement ; des médias électroniques ; et enfin des médias sociaux à travers les comptes officiels de l’administration publique et du ministère, en particulier sur Facebook où la page du MCJS est suivie par plus de 80 000 abonnés14.

La multiplication des réseaux sociaux, et plus largement des outils numériques parmi la jeunesse, offre une occasion majeure d’encourager les jeunes à participer à la vie publique et de les informer sur les opportunités d’engagement (OCDE, 2019[15]). Les réseaux sociaux permettent notamment une plus grande proximité et des interactions directes et intensifiées entre utilisateurs et administrations en mettant à leur disposition des outils qui facilitent l’accès à l’information et la participation. Ils permettent également aux autorités d’échanger de manière plus rapide et plus large avec les citoyens (OCDE, 2019[15]). La présence accrue des administrations publiques sur les réseaux sociaux est enfin bénéfique pour lutter contre le risque de fausses nouvelles pouvant circuler et atteindre les jeunes, particulièrement en période de crise comme cela fut démontrée pendant la crise COVID-19 (OCDE, 2020[18]).

Selon la septième édition du Rapport arabe sur les médias sociaux (Mohammed Bin Rashid School of Government, 2017[19]), 64 % des utilisateurs de ces réseaux dans les pays arabes ont moins de 30 ans. Au Maroc, ce taux atteint 70 %, un des taux les plus élevés de la région. Les médias sociaux, en plus d’offrir un moyen d’information efficace pour toucher des publics larges et divers, permettent également une meilleure collecte des données concernant les besoins et avis des jeunes et la construction d’une culture politique plus participative (OCDE, 2019[15]).

Le Maroc pourrait renforcer la présence du MCJS et plus généralement de l’administration marocaine sur les différents réseaux sociaux (Facebook, Instagram, YouTube, Snapchat, etc.) qui seraient mis à jour régulièrement, ce qui permettrait de « fidéliser » les jeunes utilisateurs et ainsi créer une communauté en ligne informée, active et engagée. Le MCJS pourrait notamment améliorer sa présence sur Instagram, réseau social en pleine croissance qui est aujourd’hui l’un des plus utilisés au Maroc15 mais sur lequel le compte du ministère ne contenait aucune publication et comptait moins de 400 abonnés en janvier 202116. Le ministère pourrait également mener des campagnes de communication par le biais de messageries instantanées, notamment WhatsApp qui est une des applications sociales les plus utilisées au Maroc. La création de comptes sur les différents réseaux sociaux doit par ailleurs être accompagnée d’une véritable stratégie numérique qui définit les modalités de présence en ligne, établit des procédures en termes de validation des informations et dépasse le simple discours institutionnel en assurant l’adaptation des messages aux pratiques numériques (OCDE, 2021[20]).

Par ailleurs, il pourrait y avoir un effort porté sur la dynamisation, la créativité et l’aspect interactif des sites officiels du gouvernement et de l’administration à travers leur mise à jour fréquente, l’utilisation de photographies, de vidéos et l’intégration de liens vers les réseaux sociaux, des sondages ou autres mécanismes participatifs, tout ceci dans le but de renforcer l’intérêt des jeunes. C’est ce que fait par exemple l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) au Maroc17 dont le site propose un ensemble d’outils pour communiquer avec les citoyens, y compris une plateforme qui permet aux jeunes de faire part de leurs questions et remarques. L’ANAPEC envoie par ailleurs 200 000 sms par an aux bénéficiaires de programmes d’insertion professionnelle. Des rencontres avec des représentants du ministère de l’Emploi sont également organisées au niveau régional18.C’est aussi une dynamique empruntée par certaines instances de débat public pour mettre le dialogue à la portée de jeunes, comme l’a fait la Commission nationale du débat public en France qui a développé un kit pédagogique pour les lycéens dans le cadre du débat sur le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs en misant sur leur grand intérêt pour les enjeux environnementaux (Commission Nationale du Débat Public, 2020[21]).

Cela peut aussi se faire avec l’appui de parties prenantes qui sont plus susceptibles de se faire entendre par les jeunes. Le gouvernement grec a ainsi mobilisé des YouTubeurs pour sensibiliser et engager les jeunes sur la question de la lutte contre la corruption comme présenté par l’Encadré 6.4. Cette campagne, qui a suscité l’intérêt des jeunes de par le format et la plateforme de communication utilisés et les figures publiques y ayant pris part, a enregistré un succès important lors de son lancement.

Enfin, la mise en place de formations et d’outils visant à renforcer les capacités numériques des agents des services publics faciliterait le développement de ces nouveaux moyens de communication attractifs pour les jeunes. La préparation et organisation de ces formations et outils devraient se faire en collaboration avec des représentants des jeunes pour veiller à ce que les informations gouvernementales soient fournies sous une forme attractive aux jeunes et qu’elles répondent bien à leurs préoccupations et attentes. La nécessité de maîtriser les médias sociaux pourrait être mentionnée dans les descriptions de postes et les plans de travail afin de garantir que le temps, les capacités et les ressources nécessaires soient alloués à cette tâche.

Si les médias sociaux sont un canal clé pour informer les jeunes sur les politiques publiques et les programmes en cours, la réciproque est également vraie. Comme souligné dans le rapport de l’OCDE Voix citoyenne au Maroc (2019[15]) ils peuvent en effet être une source d’information et de collecte de données essentielle pour les décideurs publics dans l’identification des grandes tendances concernant les préoccupations des jeunes, et ainsi anticiper leurs attentes et leurs besoins.

Au-delà des moyens et des processus de participation politique classiques qui ont été précédemment présentés plus en détail, les jeunes explorent de nouveaux moyens informels de faire entendre leur voix. Grâce aux médias sociaux, aux applications, aux appareils mobiles intelligents, aux cours éducatifs en ligne et aux jeux, la génération actuelle d'enfants, d'adolescents et de jeunes adultes bénéficie de nouvelles opportunités d'activisme politique et de mobilisation de leurs pairs autour d'une cause commune et au-delà des frontières nationales.

Parmi les jeunes marocains de 15 à 24 ans, 98,4 % utilisent les médias sociaux en 201919. Ainsi, l’utilisation par le gouvernement des réseaux sociaux comme outil d’information réciproque peut permettre aux autorités de mieux suivre et comprendre l’évolution des sujets qui intéressent les jeunes et ainsi préparer les réponses qu’ils peuvent y apporter.

Les autorités publiques peuvent également tirer avantage de l’interactivité apportée par les réseaux sociaux pour solliciter et échanger directement avec les jeunes au moyen de mécanismes tels que les sondages par mobile, les discussions et débats en direct sur Facebook par exemple, ou encore la création de fils de discussions autour de mots clés.

Cependant, il est important de ne pas négliger les échanges en présentiel, qui ne peuvent pas être complétement remplacés par des formats en ligne. Les intermédiaires, tels que les conseils nationaux de jeunesse, les associations de jeunes, les militants mais aussi les écoles et les universités peuvent aider le gouvernement à toucher un public plus large de jeunes et à adapter les informations diffusées à leurs attentes spécifiques. De plus, des approches traditionnelles, telles que des tables rondes et des services de conseil, compléteraient des formes plus novatrices d’engagement, surtout dans les zones rurales isolées et les zones urbaines marginalisées où les jeunes ne sont pas forcément des utilisateurs réguliers d’Internet.

S’il est important de préserver une approche souple permettant d’employer différents niveaux de participation des jeunes (information, consultation, engagement), il est aussi vrai qu’il y a souvent beaucoup de consultations qui ne se transforment pas nécessairement en collaboration. Il est donc nécessaire de renforcer les opportunités d’engagement effectif des jeunes dans la décision publique pour évoluer vers une action plus collaborative permettant de formuler, mettre en œuvre et évaluer conjointement les politiques et services publics.

Cela veut dire qu’il est nécessaire de renforcer les mécanismes existants à travers leur valorisation, leur formalisation sur le long terme quand cela est nécessaire et leur évolution vers des formats plus interactifs.

Comme précédemment cité, il existe aujourd’hui au Maroc un certain nombre de mécanismes institutionnalisés de participation qui sont propres à la jeunesse (Conseil consultatif de la Jeunesse et de l’action associative (CCJAA) et instance régionale consultative sur les questions de jeunesse),qui ont vocation à être mieux mobilisés pour permettre de rapprocher les jeunes de la décision publique, en particulier à travers des documents cadres permettant de préciser et uniformiser les règles et pratiques.

Les informations récoltées par l’OCDE au cours des missions de collecte de données montrent que si les instances consultatives sur les questions de jeunesse peuvent être saisies par le conseil régional et son Président pour fournir un avis ou des recommandations sur un sujet lié à la jeunesse, celles-ci ne peuvent pas de manière générale s’auto-saisir pour proposer un avis. Dans certaines régions comme celle de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, l’instance peut dans la pratique proposer des avis de sa propre initiative avec l’accord du conseil, néanmoins cela reste tributaire de la volonté de ce dernier. Les instances sont donc en général consultées uniquement dans le cadre des réunions annuelles prévues dans leur règlement intérieur, et sur sollicitation du conseil.

Dans le but de formaliser un dialogue plus réciproque et régulier au sein de ces instances, le Maroc pourrait ainsi inscrire dans le cadre réglementaire régissant ces instances un droit d’initiative de la part des jeunes et de leurs associations afin qu’ils puissent participer à la vie publique en dehors des sollicitations du conseil et des réunions programmées dans le règlement intérieur.

Si l’on souhaite une participation des jeunes aux décisions et aux débats sur la vie publique qui soit organisée, pérenne et accessible au plus grand nombre, il est également nécessaire d’aller vers une institutionnalisation d’initiatives jusqu’alors ad hoc afin que les jeunes aient pleinement les droits et les moyens d’être des citoyens actifs et d’influer sur les décisions.

On note ainsi au Maroc la multiplication de mécanismes de participation ad hoc visant à engager les jeunes dans des dialogues spécifiques et ponctuels tout particulièrement au niveau local. C’est le cas par exemple des conseils locaux de la jeunesse ou des initiatives de budget participatif. Étant donnée la valeur ajoutée de ces initiatives pour une co-création de l’action publique et l’intérêt qu’elles suscitent auprès des jeunes, le Maroc pourrait engager une réflexion sur l’opportunité d’institutionnaliser certains mécanismes ad-hoc pour multiplier et systématiser les opportunités de participation à la prise de décision des jeunes en leur dédiant notamment les ressources humaines et financières adéquates. Plus largement, une évolution globale des modes de dialogue vers plus de réciprocité et des formats plus innovants permettrait de renforcer la participation effective des jeunes au sein des mécanismes de participation qui leur sont propres. Ces initiatives pourraient prendre la forme par exemple de concours d’idées en présentiel et sur les réseaux sociaux ou de hackathons comme cela est déjà mis en place au niveau local au Maroc, mais aussi sous d’autres formats tels que des conférences pour les jeunes.

Les différents mécanismes consultatifs et outils créés dans le cadre de la régionalisation avancée représentent autant d’opportunités d’engagement des citoyens dans la vie publique. Permettre aux jeunes d’y avoir accès est particulièrement important car mises en place au niveau local, ces enceintes offrent aux jeunes la chance d’être en contact direct avec les décideurs politiques, une opportunité rare aux plus hauts échelons de gouvernement.

Par ailleurs, pour qu’elles représentent de véritables occasions de participation pour les citoyens dont les jeunes, il est essentiel que la mise en place des instances consultatives s’accompagnent d’une hausse des moyens humains et financiers qui leur sont dédiés. Les informations récoltées par l’OCDE montrent que les collectivités territoriales disposent de ressources humaines et financières limitées dans la mise en œuvre effective de la régionalisation avancée, ce qui représente un défi dans la mise en place d’une participation citoyenne ambitieuse et effective.

Les jeunes peuvent tout d’abord participer en tant que citoyen, membre d’une association ou autre au sein des différentes instances consultatives auprès des collectivités territoriales. Ils peuvent ainsi donner leur avis sur les programmes, politiques et actions menés par les collectivités territoriales et émettre des suggestions dans les différents domaines couverts par les instances consultatives.

Les modalités de composition et le mandat des différentes instances sont définis par le conseil de la collectivité territoriale et diffèrent donc au sein du pays. Certaines instances consultatives sont composées de citoyens, d’autres de membres de la société civile et d’experts (à l’image de l’Instance Consultative de la Jeunesse de la région Fès-Meknès) qui participent aux groupes de travail mis en place sur les différents sujets qui relèvent du mandat de l’instance. La précision des critères de composition des instances permettrait ainsi de déterminer dans quelle mesure les jeunes peuvent s’impliquer dans le travail de ces mécanismes.

Les jeunes peuvent également assister aux sessions des conseils régionaux, provinciaux et communaux qui sont ouvertes au public, sauf décision contraire du Président ou d’un tiers des membres du conseil. L’ordre du jour et les dates de la session sont affichés au siège de la collectivité territoriale.

Les jeunes, en tant que citoyens ou membres d’une association, peuvent également exercer le droit de pétition qui les autorise à demander l'inscription à l'ordre du jour du conseil d’une collectivité territoriale d'une question relevant de sa compétence. Les lois organiques fixent les conditions et les modalités d’exercice de ce droit de pétition20. Cependant, les enquêtes réalisées (OCDE, 2020[22]) semblent montrer que ce mécanisme reste peu utilisé jusqu’à présent.

Afin que ces mécanismes puissent être connus et donc utilisés plus largement par les jeunes, il est nécessaire d’accompagner leur développement par une communication large et adaptée. Cela peut être fait en premier lieu à travers une présence renforcée sur les canaux de communication les plus utilisés par les jeunes, et notamment les réseaux sociaux. Les autorités publiques pourraient de plus développer des outils de sensibilisation concernant les différents mécanismes pour les faire connaître des citoyens. La région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a par exemple préparé un guide sur la procédure de présentation des pétitions par les citoyens et les associations (OCDE, 2020[22]). Ces documents pourraient ensuite être mis en ligne sur les réseaux sociaux et sur Internet pour maximiser leur visibilité auprès des jeunes. De plus, présenter ces outils sous forme de capsules vidéos ou bien d’infographies pourrait également renforcer leur impact auprès des plus jeunes.

Par ailleurs, il est également essentiel de mobiliser les associations de jeunes et autres intermédiaires tels que les conseils nationaux de jeunesse mais aussi les écoles et les universités afin de s’assurer de ne pas négliger les jeunes qui ne sont pas des utilisateurs réguliers d’Internet et toucher la jeunesse plus largement.

Enfin, les associations marocaines pourraient être associées aux échanges avec les conseils locaux par exemple sous la forme d’un groupe ou d’une coalition d’associations dont le mandat serait de faciliter la participation des jeunes dans la vie publique locale.

L’adoption des lois organiques de 2015 et des décrets afférents ont rendu obligatoire la mise en place d’une démarche participative incluant les citoyens, les associations et autre acteurs locaux dans la planification et l’élaboration des plans de développement des collectivités territoriales : le Plan d’Action Communal (PAC), le Plan d’Action Provincial (PAP) et le Plan de Développement Régional (PDR).

Ainsi, les conseils des collectivités territoriales doivent mettre en place des mécanismes participatifs de dialogue et de concertation pour favoriser l’implication des citoyens et des associations dans l’élaboration, le suivi et l’évaluation de leurs programmes de développement ou plans d’action, selon les modalités fixées dans leurs règlements intérieurs (OCDE, 2020[22]). Les jeunes ont ainsi pu participer en tant que citoyens ou membres d’une association dans le cadre de l’élaboration des premiers plans de développement lancée en 2015. Alors que se profile le développement des prochains plans de développement qui seront mis en place lors du deuxième mandat des instances en 2021, les autorités locales pourraient planifier une mobilisation spécifique des jeunes pour leur permettre de participer tout au long du processus de planification et de mise en œuvre d’une politique. Cela pourrait notamment passer par la mise en place de consultations systématiques pendant la conception, pendant la mise en œuvre avec des points d’étape réguliers, et pendant l’évaluation de la mise en œuvre et de ses résultats pour une éventuelle reconduite de la politique.

La création d’opportunités de participation pour les citoyens n’est pas suffisante pour associer efficacement les jeunes à l’élaboration des politiques et des services publics.

Une approche participative de conception des politiques publiques demande en effet de nouvelles compétences, telles que la négociation ou la médiation (OCDE, 2020[22]) (Union Interparlementaire, 2019[23]). Il est ainsi nécessaire que des formations soient dispensées aux agents publics dans ce sens afin qu’ils aient conscience des avantages d’un tel processus, mais aussi de soutenir plus largement un changement de culture et de pratiques, notamment au niveau des collectivités territoriales.

Dans ce sens, les autorités marocaines pourraient développer différents supports de formation sur l’approche participative et plus spécifiquement le dialogue avec les jeunes. Cela pourrait notamment prendre la forme de modules dédiés dans la formation continue offerte aux élus et fonctionnaires ou au sein des écoles d’administration, ou encore des manuels ou codes de conduite distribués au sein de l’administration à tous les niveaux (OCDE, 2017[13]).

La participation des jeunes à l’action publique passe aussi par l’acquisition d’une culture de l’engagement et de la participation dès le plus jeune âge. L’enseignement civique et à la citoyenneté - à l’école et en dehors – ainsi que l’engagement associatif sont des vecteurs de participation publique essentiels qui doivent être renforcés pour contribuer pleinement à améliorer la participation des jeunes.

Il est désormais largement reconnu que l’éducation civique, si elle s’accompagne d’un enseignement sur la citoyenneté et le bien vivre ensemble21, aide les jeunes à comprendre le fonctionnement de l’espace civique et du système politique et à identifier les occasions d’engagement dans la vie publique. Développer chez tous les citoyens une culture de l’engagement dès le plus jeune âge à travers des espaces et des outils dédiés aux enfants et aux jeunes est donc essentiel pour renforcer la participation de la population dans la vie publique à long terme. Renforcer l’enseignement de l’éducation civique tout au long du parcours scolaire développerait les connaissances et les compétences globales nécessaires aux jeunes pour s’engager dans la vie publique.

Au Maroc, les programmes scolaires ne comportent pas de composante portant uniquement sur l’éducation civique, bien que l’importance de cette matière et des compétences qu’elle contribue à développer soit de plus en plus largement reconnue. En 2013, le Roi a reconnu dans un discours22 l’importance du développement d’un comportement civique et du sens de la citoyenneté, ayant pour finalité la formation d’un citoyen responsable et que cela devait passer par le système éducatif et l’école. L’éducation civique est maintenant intégrée dans le programme d’histoire-géographie à partir de la cinquième année d’enseignement primaire. La réforme de l’enseignement, qui a été adoptée le 22 juillet 2019 par la Chambre des Représentants en relation avec la nouvelle vision stratégique de l’éducation « Pour une École de l’Équité, de la Qualité et de la Promotion 2015-2030 » développée au cours des dernières années, prévoit l’intégration d’éléments d’éducation civique dans les nouveaux programmes pédagogiques de la troisième et de la quatrième année d’enseignement scolaire qui seront adaptés en fonction de l’âge et du développement mental et social des élèves (EcoActu, 2019[24]).

On observe dans de nombreux pays un élargissement de l’enseignement civique à de nouveaux contenus qui vont au-delà de la connaissance des institutions et des lois des pays et qui couvrent aujourd’hui un large éventail de sujets et de compétences. La compréhension des institutions et des grands principes de la vie politique dans une démocratie reste un élément important de l’éducation à la citoyenneté, mais celle-ci s’est élargie en prenant davantage en compte l’engagement sur les enjeux politiques et sociaux dans une dimension internationale (droits de l’homme et de l’enfant, environnement, équilibres et solidarités Nord-Sud), dans un contexte d’accélération de la mondialisation (Conseil national d’évaluation du système scolaire, 2016[25]).

Plusieurs pays membres de l’OCDE ont ainsi récemment revu leur programme d’enseignement civique afin d’y inclure l’éducation à la citoyenneté. Dans la communauté française de Belgique, en Estonie, en Finlande en France et en Grèce, l’éducation à la citoyenneté est une matière à part entière obligatoire pour tous les niveaux de l’enseignement général (Commission Européenne, 2017[26]). Dans le cadre de la stratégie nationale norvégienne pour la jeunesse, le ministère de l’Éducation a intégré l'éducation des jeunes à la démocratie et aux droits de humains dans les nouveaux programmes scolaires sont entrés en vigueur à l'automne 2020 dans l'enseignement primaire et secondaire23. Cette approche innovante vise à sensibiliser les jeunes aux problèmes globaux dès leur plus jeune âge, afin qu'ils puissent s’en saisir et développer leur sensibilité et leur action sur ces sujets dès leur adolescence. L'inclusion de ce type d'éducation dans la stratégie nationale pour la jeunesse peut également contribuer à sa mise en œuvre, son suivi et son évaluation efficaces (OCDE, 2020[4]). De la même manière, les autorités publiques marocaines pourraient généraliser l’enseignement civique à tous les niveaux dans un premier temps puis développer dans un deuxième temps l’éducation à la citoyenneté à tous les niveaux et inclure également un module sur cette matière dans la formation des enseignants, dans le but de renforcer davantage l’impact de cet enseignement sur les compétences et connaissances nécessaires aux jeunes pour participer de manière significative (UNICEF, 2017[27]). De plus, la transformation numérique de tous les aspects de la vie publique, y compris en matière de participation, offre de nouvelles possibilités d’engagement tout en remettant en question les modèles établis d'éducation civique et à la citoyenneté. L'interconnexion croissante grâce aux nouvelles technologies oblige les écoles et les enseignants à doter les jeunes de compétences nouvelles pour naviguer sur Internet et s’engager en ligne et hors ligne en tant que citoyens actifs et informés. De nouvelles compétences dans les domaines de l'éducation aux médias sont également nécessaires afin de permettre aux jeunes d'évaluer l'information de manière critique. Ainsi, les fonctionnaires doivent durant leur formation pouvoir acquérir de nouvelles compétences pour communiquer et interagir efficacement avec la jeune génération.

Il est important que l’éducation civique et à la citoyenneté ne demeure pas uniquement un enseignement théorique qui se limite à des discussions en classe. La participation des élèves à la gestion de l'école et de la communauté, ainsi qu'aux activités périscolaires proposées par les écoles et dans d’autres structures offrent un espace pour mettre en pratique les connaissances théoriques acquises dans l’enseignement formel. Selon le rapport de la Commission Européenne « L'Éducation à la citoyenneté à l'école en Europe » (2017), « il est largement admis que les activités éducatives qui sont effectuées hors des classes ont un impact important sur les élèves, et il importe de garantir à ces derniers un large accès aux possibilités existantes, et quel que soit le degré de difficulté » (Commission Européenne, 2017[26]).

Au Maroc, des initiatives en matière de compétences essentielles à la vie et d’apprentissage de la citoyenneté sont mises en place sous la forme d’activités périscolaires facultatives organisées durant ou après les journées de cours dans les nombreux clubs scolaires présents sur le territoire. L’objectif de ces activités est de créer un environnement périscolaire stimulant et participatif pour les jeunes âgés de 12 à 18 ans. En 2016, il existait environ 25 000 clubs scolaires au Maroc, comprenant à la fois ceux fondés sur des projets personnels (à l’école primaire) mis en place en partenariat avec l’UNICEF, et des clubs plus spécifiquement axés sur des thématiques telles que la santé, les drogues, les droits et la santé sexuelle et reproductive (dans certaines régions), l’environnement, les sciences mais aussi la citoyenneté pour les collégiens. Ces clubs sont animés par des professeurs bénévoles, qui encouragent les jeunes participants à assumer des responsabilités dans tous les aspects de l’association, du choix des sujets discutés à l’organisation des séances, en passant par le recrutement d’autres membres (UNICEF, 2017[27]).

De nombreux pays membres de l’OCDE mettent également en place des initiatives novatrices pour enseigner aux enfants dès leur plus jeune âge les compétences nécessaires à l’exercice actif de leur citoyenneté. Au Royaume-Uni, le programme scolaire révisé de l’Irlande du Nord fait une grande place à l’« apprentissage actif »24, et prévoit dans ce cadre que les élèves puissent planifier et mettre en place leur propre projet citoyen. En Grèce, les élèves peuvent avoir recours à une « presse scolaire » en ligne qui vise à favoriser l’apprentissage participatif, tandis qu’aux Pays-Bas, l’engagement bénévole au sein de la communauté locale est susceptible de constituer un aspect du programme scolaire (Commission Européenne, 2017[26]).

Comme c’est le cas des clubs scolaires au Maroc, ces activités périscolaires couvrent un large choix de sujets. L’étude de la Commission Européenne de 2017 sur l’éducation à la citoyenneté à l’école en Europe montre que la sensibilisation aux questions environnementales et à la vie politique sont les thématiques les plus abordées dans les activités périscolaires avec 23 systèmes éducatifs – sur 42 étudiés – les mentionnant comme thème couverts dans ces activités. Les activités portant sur les affaires politiques visent notamment à sensibiliser les jeunes aux questions, processus et structures politiques ainsi qu’à favoriser leur participation dans le cycle des politiques et des services publics.

Dans la majorité des pays membres de l’OCDE, le système éducatif fournit des documents d’orientation afin d’accompagner la mise en œuvre d’activités d’éducation à la citoyenneté en cohérence avec les programmes scolaires (Commission Européenne, 2017[28]). De la même manière, les initiatives périscolaires mises en place au Maroc devraient être harmonisées et liées avec les programmes pédagogiques, de sorte à éviter des interventions dispersées et à unifier l’action en matière d’enseignement civique et à la citoyenneté au niveau national (Commission Européenne, 2017[28]).

Une meilleure coopération entre les écoles et les maisons des jeunes constituerait également une occasion pour renforcer ces activités. À travers leur offre de services culturels, éducatifs, sociaux, artistiques ainsi que d’activités sportives, les maisons de jeunes représentent en effet des structures d’apprentissage qui accompagnent les jeunes dans leur développement.

Cependant, l’étude menée en 2019 (Association Jeunes pour Jeunes[29]) par l’association Jeunes pour Jeunes (AJJ) sur les maisons de jeunes et leur rôle dans l’inclusion sociale des jeunes montre que si 69% des jeunes interrogés considèrent que les maisons de jeunes sont des espaces d’apprentissage de la citoyenneté, ce rôle se limite en pratique à la promotion d’un « esprit patriotique » par le biais d’activités socioculturelles et ne concerne pas l’apprentissage citoyen plus général des valeurs universelles comme le respect des droits humains et l’inclusion sociale. Par ailleurs, 89% des jeunes interrogés dans le cadre de cette étude soulignent n’avoir jamais bénéficié d’activités visant à promouvoir leur participation dans la vie politique marocaine.

Une plus grande adéquation des programmes éducatifs et des activités proposées par les maisons de jeunes permettrait ainsi de renforcer leur rôle en tant qu’acteurs de l’éducation à la citoyenneté des jeunes. Par ailleurs, la mise en œuvre de programmes de formation et de renforcement de capacités à destination des jeunes pourrait également être portée par les maisons de jeunes qui ont un rôle clé à jouer sur ce sujet.

Dans la continuité de l’éducation civique et à la citoyenneté, le bénévolat, le volontariat et plus généralement l’action associative est l’une des formes les plus vives d’engagement citoyen qui permet également l’éveil à la participation citoyenne. Une étude de la Commission Européenne (2010[30]) met ainsi en exergue les effets positifs du bénévolat sur la promotion de la citoyenneté active, l’inclusion sociale et la transmission des valeurs de démocratie, des droits humains et de solidarité.

Cela est particulièrement important pour les jeunes puisque les opportunités d’apprentissage informel et non formel25 associées à la participation à des activités de bénévolat contribuent au développement de la personnalité, des aptitudes et des compétences qui les aideront à relever avec succès les défis auxquels ils seront confrontés aux différentes étapes de leur vie.

Comme déjà abordé dans les chapitres précédents, malgré les nombreuses avancées réalisées depuis 2011, le cadre juridique relatif à l’engagement associatif ne répond pas encore aux besoins des acteurs associatifs qui ont un rôle grandissant dans la société marocaine.

De la même façon, le cadre institutionnel relatif à l’engagement associatif au Maroc devrait être renforcé afin de permettre de structurer et de développer les opportunités de bénévolat et de volontariat qui existent pour les citoyens, dont les jeunes.

Le potentiel des organisations de jeunesse à encourager le bénévolat parmi les jeunes a été mis en avant par l’étude de la Commission Européenne (2010[30]). Il est donc important que les pays possèdent les structures gouvernementales adaptées au développement de mécanismes et de projets qui soutiennent les organisations de jeunesse.

Au Maroc, le MCJS soutient les associations œuvrant dans le domaine de la jeunesse ou la protection des enfants et des femmes en lien avec ses orientations générales. En 2018, environ 15% du budget général de l’ancien Ministère de la Jeunesse et des Sports était destiné au soutien des organisations de jeunesse. Le Ministère contribue à la recherche et la mise en place de locaux, aux dépenses pour leurs activités ou l’amélioration de leurs capacités de formation26. Il serait toutefois pertinent de renforcer l’action du gouvernement en la matière afin d’assurer que les organisations de jeunesse puissent pleinement jouer leur rôle de porte-voix pour les jeunes.

Aujourd’hui, les citoyens ont l’opportunité de s’engager dans la vie publique et dans la société civile par le biais des associations. Au Maroc, la société civile s’est beaucoup développée depuis les années 2000 à la suite du lancement de l’Initiative Nationale de Développement Humain par le roi Mohammed VI27. Ce développement significatif, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, s’est accéléré au court des dernières années avec un passage de 130 000 en 2015 à environ 209 000 associations début 202028. Dans la continuité de la dynamique associative enclenchée au Maroc depuis quelques années, la promotion et la valorisation du bénévolat et du volontariat parmi les jeunes permettrait de développer davantage leur rôle actif dans la société.

Il existe aujourd’hui plusieurs initiatives destinées à promouvoir la participation des jeunes marocains et marocaines dans la vie publique. L’ancien Ministère de la Jeunesse et des Sports a élaboré en 2013 le programme national « Volontariat et éducation civique chez les jeunes » qui a pour but de fournir un cadre social diffusant les valeurs du volontariat. Il aide les jeunes à affirmer leur citoyenneté et renforcer leur engagement dans la vie locale au travers de projets avec des membres de la société civile qui bénéficient d’une expérience confirmée en matière de bonne gouvernance et de communication. Ce programme, fondé sur une approche participative des différents acteurs impliqués, remplit plusieurs objectifs. Il fait fonction d’innovation sociale et de restauration du lien social en donnant l’occasion aux associations de créer des relations de proximité avec les populations, permettant une meilleure évaluation de leurs besoins et des actions à mettre en place, et aussi d’apprendre aux citoyens à travailler ensemble. Le programme aide également à produire des services à moindre coût pour les bénéficiaires au niveau local grâce aux subventions et à la contribution bénévole des membres. Enfin, il fournit un soutien aux populations marginalisées, les pouvoirs publics délégant aux associations des secteurs sociaux une partie de leurs attributions de soutien aux personnes les plus défavorisées (enfants des rues, handicapés, mères célibataires, femmes en difficulté, etc…). Par ailleurs, ce projet a contribué à la mise en place d’espaces de service communautaire et de volontariat dans les organisations de la jeunesse, facilitant la mobilisation de ces dernières et leur engagement dans le développement local29. Les études menées par l’OCDE (OCDE, 2020[4]) montrent que les programmes et stratégies nationaux couvrant le bénévolat et le volontariat des jeunes, lorsqu'ils sont dotés des ressources financières et humaines adéquates, peuvent contribuer à promouvoir le bénévolat et volontariat des jeunes. Dans les pays où il n'existe pas de programme de ce type, les jeunes font moins de bénévolat et volontariat que la population totale en moyenne. En revanche, dans les pays disposant d'un programme de bénévolat et volontariat des jeunes, les jeunes font plus de bénevolat et volontariat que la population totale en moyenne.

Comme le Maroc, plusieurs pays membres de l’OCDE ont mis en place des programmes nationaux pour promouvoir et favoriser l’engagement bénévole des jeunes. Comme présenté dans l’Encadré 6.5, le Canada, la France et le Royaume-Uni ont par exemple développé des programmes nationaux différents en matière de bénévolat et volontariat mais qui visent tous à la fois à promouvoir le bénévolat – ainsi que le volontariat rémunéré en France – et à permettre aux jeunes d’avoir accès plus facilement aux opportunités présentes dans tout le pays.

Dans certains pays comme la Lituanie et la Slovaquie, la promotion du bénévolat et du volontariat pour les jeunes est incluse dans la stratégie nationale de la jeunesse ; en Espagne, en plus de faire partie intégrante de la stratégie nationale, le gouvernement a également identifié le développement d’une stratégie de volontariat comme une priorité en matière de jeunesse (OCDE, 2020[4]).

De la même façon, les autorités publiques devraient développer des initiatives de promotion et de renforcement du bénévolat et du volontariat à tous les niveaux mobilisant les associations de jeunesse, mais aussi les acteurs institutionnels (tels que les maisons de jeunes, l’Institut de la Jeunesse et de la Démocratie et autres acteurs engagés sur les questions de jeunesse). Au-delà de faciliter l’accès des jeunes aux opportunités existantes d’engagement associatif, la mobilisation des acteurs de la jeunesse autour des autorités publiques soutiendra le renforcement du rôle de ces acteurs comme vecteur de développement de la citoyenneté active des jeunes marocaines et marocains.

Références

[3] Arab Barometer (2019), Arab Barometer V – Morocco Country Report 2019, Arab Barometer.

[2] ASDA’A and Burson-Marsteller (2017), “Arab Youth Survey”, https://www.arabyouthsurvey.com/pdf/whitepaper/en/2017-AYS-Presentation.pdf (accessed on 2 March 2021).

[29] Association Jeunes pour Jeunes (2019), “La maison des jeunes et l’inclusion sociale des jeunes – Rôle, mode de gouvernance”.

[6] CESE (2018), Une nouvelle Initiative nationale intégrée pour la jeunesse marocaine.

[9] CESE (n.d.), Quelle place pour les jeunes dans la démocratie de demain ?.

[26] Commission Européenne (2017), Eurydice – L’essentiel de l’éducation à la citoyenneté à l’école en Europe, http://publications.europa.eu/resource/cellar/6b50c5b0-d651-11e7-a506-01aa75ed71a1.0003.01/DOC_1 (accessed on 12 March 2021).

[28] Commission Européenne (2017), L’éducation à la citoyenneté à l’école en Europe, http://, https://op.europa.eu/fr/publication-detail/-/publication/e0f2801c-184c-11e8-ac73-01aa75ed71a1#. (accessed on 3 March 2021).

[30] Commission Européenne (2010), Volunteering in the European Union, http://EAC-EA (2010), Volunteering in the European Union (accessed on 3 March 2021).

[21] Commission Nationale du Débat Public (2020), Débat Public – Plan National de gestion des matières et des déchets radioactifs.

[25] Conseil national d’évaluation du système scolaire (2016), “Éducation à la citoyenneté à l’école: Politiques, pratiques scolaires et effets sur les élèves”, http://www.cnesco.fr/wp-content/uploads/2016/09/Rapport_education_citoyennete.pdf (accessed on 3 March 2021).

[5] Dutta, N. and T. Ninua (2020), Civic Space as a Key Prerequisite of Open Government Reforms in the MENA Region, https://www.opengovpartnership.org/stories/civic-space-as-a-key-prerequisite-of-open-government-reforms-in-the-mena-region/ (accessed on 2 March 2021).

[24] EcoActu (2019), “Réforme de l’éducation nationale : De nouveaux programmes pédadogiques pour les niveaux 3 et 4”, https://www.ecoactu.ma/reforme-de-leducation-nationale-de-nouveaux-programmes-pedagogiques-pour-les-niveaux-3-et-4/ (accessed on 3 March 2021).

[7] Gattioui, J. (2018), “Partis politiques : Où sont les nouvelles élites ?”, LesEco.ma.

[19] Mohammed Bin Rashid School of Government (2017), Social Media and the Internet of Things: Towards Data-Driven Policymaking in the Arab World: Potential, Limits and Concerns.

[1] Nations Unies (2019), World Population Prospects 2019,, Nations Unies.

[31] Nations Unies (2018), Annuaire démographique des Nations Unies 2017.

[20] OCDE (2021), Guide de la communication publique au Maroc.

[18] OCDE (2020), Combattre la désinformation sur le COVID-19 sur les plateformes en ligne, OCDE.

[4] OCDE (2020), Governance for Youth, Trust and Intergenerational Justice: Fit for All Generations?, OECD Public Governance Reviews, OECD Publishing, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/c3e5cb8a-en.

[10] OCDE (2020), Innovative Citizen Participation and New Democratic Institutions: Catching the Deliberative Wave, OECD Publishing, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/339306da-en.

[22] OCDE (2020), La modernisation de l’administration locale dans la région de Tanger-Tétouan- Al Hoceima, OCDE, Paris, http://www.oecd.org/mena/governance/modernisation-administration-locale-dans-la-region-de-tanger-tetouan-al-hoceima.pdf (accessed on 25 February 2021).

[16] OCDE (2019), Les institutions garantissant l’accès à l’information: OCDE et la région MENA, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/c315ec4d-fr.

[15] OCDE (2019), Voix citoyenne au Maroc : Le rôle de la communication et des médias pour un gouvernement plus ouvert, OCDE, Paris.

[13] OCDE (2017), Gouvernement ouvert: Contexte mondial et perspectives, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264280984-fr.

[8] OCDE (2017), Les jeunes dans la région MENA: Comment les faire participer, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264278721-fr.

[12] OCDE (2017), Recommandation du Conseil sur le Gouvernement Ouvert, https://legalinstruments.oecd.org/fr/instruments/OECD-LEGAL-0438#adherents (accessed on 19 March 2021).

[11] OCDE (2016), The Governance of Inclusive Growth.

[17] Open Data Handbook (n.d.), “Qu’est-ce que l’Open Data ?”, http://opendatahandbook.org/guide/fr/what-is-open-data/ (accessed on 2 March 2021).

[14] Stiglitz, J. (2008), Fostering an Independent Media with a Diversity of Views, Information and Public Choice From Media Markets to Policy Making, The World Bank, Washington D.C.

[27] UNICEF (2017), Analytical Mapping of the Life Skills and Citizenship Education in MENA, Life Skills and Citizenship Education Initiative Middle East and North Africa.

[23] Union Interparlementaire (2019), Maroc - Chambre des Représentants, https://data.ipu.org/content/morocco?chamber_id=13460 (accessed on 22 February 2021).

Notes

← 1. Au moment de la rédaction du rapport, la candidature du Costa Rica était en cours de discussion dans le cadre du processus d’adhésion à l’OCDE. Le Costa Rica n’est ainsi pas comptabilisé comme pays membre dans la présentation des résultats de l’enquête de l’OCDE sur la gouvernance de la jeunesse exposée dans ce rapport. Le Costa Rica est officiellement devenu le 38ème Membre de l’OCDE le 25 mai 2021.

← 2. L'espace civique est façonné par les institutions, les lois, règlements et règles qui influencent les droits et libertés civils et politiques fondamentaux des jeunes, y compris leur accès à l'information, liberté de parole et d'expression, droit d'association et de réunion, droit à la vie privée, la non-discrimination, la liberté de la presse, ainsi que l'internet ouvert et la protection des données entre autres. Pour toute information sur le travail de l’OCDE sur l’espace civique : https://www.oecd.org/fr/gov/civicspace.html

← 3. Article 12 de la Constitution de 2011 : « Les associations de la société civile et les organisations non gouvernementales se constituent et exercent leurs activités en toute liberté, dans le respect de la Constitution et de la loi. Elles ne peuvent être dissoutes ou suspendues par les pouvoirs publics qu'en vertu d'une décision de justice. Les associations intéressées à la chose publique, et les organisations non gouvernementales, contribuent, dans le cadre de la démocratie participative, à l'élaboration, la mise en oeuvre et l'évaluation des décisions et des projets des institutions élues et des pouvoirs publics. Ces institutions et pouvoirs doivent organiser cette contribution conformément aux conditions et modalités fixées par la loi. L'organisation et le fonctionnement des associations et des organisations non gouvernementales doivent être conformes aux principes démocratiques.

← 4. Les jeunes désignent les personnes âgées de 16 à 24 ans pour la Norvège et de 18 à 24 ans pour la Suède

← 5. www.easyvote.ch/fr

← 6. D'après l’enquête OCDE sur la gouvernance de la jeunesse 2019 ; https://www.kulturtanken.no/busk

← 7. D'après l’enquête OCDE sur la gouvernance de la jeunesse 2019 ; https://educationcentral.co.nz/tag/online-youth-forum/

← 8. D'après l’enquête OCDE sur la gouvernance de la jeunesse 2019 : https://www.bmfsfj.de/blob/94118/c49d4097174e67464b56a5365bc8602f/kindergerechtesdeutschland-broschuere-qualitaetsstandards-data.pdf

← 9. Allemagne, Canada, Colombie, Espagne, Finlande, Irlande et Nouvelle-Zélande

← 10. Constitution de 2011, article 27 : « Les citoyennes et les citoyens ont le droit d'accéder à l'information détenue par l'administration publique, les institutions élues et les organismes investis d'une mission de service public. Le droit à l'information ne peut être limité que par la loi, dans le but d'assurer la protection de tout ce qui concerne la défense nationale, la sûreté intérieure et extérieure de l'État, ainsi que la vie privée des personnes, de prévenir l'atteinte aux droits et libertés énoncés dans la présente Constitution et de protéger des sources et des domaines expressément déterminés par la loi. »

← 11. Constitution de 2011, article 25

← 12. Constitution de 2011, article 28.

← 13. Royaume du Maroc (2018), Loi 31-13 relative au droit d’accès à l’information

← 14. Au 9 décembre 2020, la page Facebook du MJCS comptait 80626 mentions « j’aime », https://www.facebook.com/minjeunesse.maroc/ (consulté le 9 décembre 2020)

← 15. Selon l’enquête Digital 2020 (We are Social et Hootsuite), Instagram est le troisième réseau social le plus utilisé au Maroc avec 26% des répondants à l’enquête se déclarant utilisateurs. WhatsApp, considéré comme un réseau social pour les besoins de cette enquête, se classe en première position avec 65 % des répondants déclarant utiliser l’application, suivi de Facebook (53 %), Instagram, Snapchat (14 %), Twitter (5 %), LinkedIn (2 %), TikTok (5 %), et Pinterest (https://datareportal.com/reports/digital-2020-morocco)

← 16. Compte mjsmaroc: 370 abonnés, 0 publications, 1 abonnement (consulté le 25 janvier mars 2021), https://instagram.com/mjsmaroc?igshid=vi5rs29t1rx5.

← 17. L’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) est l’agence publique marocaine qui contribue à l'organisation et à la mise en œuvre des programmes de promotion de l'emploi qualifié décidés par les pouvoirs publics.

← 18. D’après les réponses au questionnaire par le ministère de l’Emploi

← 19. Agence nationale de réglementation des télécommunications (2019), Enquête de collecte des indicateurs TIC auprès des ménages et des individus au niveau national au titre de l’année 2018 – 99,7 % des 15-18 ans et 97,1 % des 25-39 ans.

← 20. Articles 118 à 120 de la loi n° 111-14, articles 112 à 116 de la loi n° 112-14 et articles 121 à 125 de la loi n° 113-14.

← 21. Selon l'OCDE (2011) Comment va la vie ? Mesurer le bien-être : “L’éducation civique se concentre sur les connaissances des individus et la compréhension des institutions et des processus formels de la vie civique (comme le fait de voter aux élections) tandis que l’éducation citoyenne se focalise sur la connaissance et la compréhension des opportunités de participation et d’engagement dans la société civique (par exemple, la consommation éthique), qui sont importantes pour la démocratie. https://doi.org/10.1787/9789264121195-fr.

← 22. Message de SM le Roi Mohammed VI aux participants au colloque national sur "l'école et le comportement civique" (22 Mars 2013) https://www.maroc.ma/fr/discours-royaux/message-de-sm-le-roi-mohammed-vi-aux-participants-au-colloque-national-sur-l%C3%A9cole-et

← 23. D’après les réponses au questionnaire pour le Rapport Global sur la jeunesse.

← 24. L'apprentissage actif est une approche de l'enseignement qui consiste à faire participer activement les élèves à la mise en œuvre du programme pédagogique par le biais de discussions, de résolution de problèmes, d'études de cas, de jeux de rôle et d'autres méthodes. Les approches d'apprentissage actif placent une plus grande responsabilité sur les élèves que les approches passives telles que les cours magistraux puisqu’ils interagissent avec des connaissances et des idées pour développer leur compréhension des sujets étudiés. www.queensu.ca/teachingandlearning/modules/active/ 04_what_is_active_learning.html (consulté le 24 mars 2020).

← 25. L’apprentissage informel découle des activités de la vie quotidienne liées au travail, à la famille ou aux loisirs. Il n’est ni organisé ni structuré (en termes d’objectifs, de temps ou de ressources). L’apprentissage informel possède la plupart du temps un caractère non intentionnel de la part de l’apprenant. L’apprentissage non-formel est intégré dans des activités planifiées qui ne sont pas explicitement désignées comme activités d’apprentissage (en termes d’objectifs, de temps ou de ressources) mais qui comportent un important élément d’apprentissage. L’apprentissage non formel est intentionnel de la part de l’apprenant. (https://oce.uqam.ca/apprentissage-formel-informel-non-formel-des-notions-difficiles-a-utiliser-pourquoi/)

← 26. D’après les réponses du MCJS au questionnaire mené dans le cadre de la mission de collecte de données de ce projet.

← 27. L’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) est un programme de développement, lancée par le roi Mohammed VI, le 18 mai 2005. Elle est axée sur la lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale. La dignité, la confiance des citoyens en eux et en l’avenir de leur pays, leur participation effective au diagnostic de leurs besoins et leur déclinaison en projets, la bonne gouvernance et la pérennité sont autant de valeurs qui animent cette initiative. Après deux premières phases (2005-2010 et 2011-2015), une 3ème phase (2019-2023), lancée le 19 septembre 2018 vient consolider les acquis des phases précédentes. Elle repose sur quatre programmes destinés à la réduction du déficit d’infrastructures et services de base dans les zones sous équipées, l’accompagnement des personnes en situation de précarité, l’amélioration du revenu et l’intégration économique des jeunes, ainsi que le soutien du développement humain en faveur des générations montantes à travers l’investissement dans le capital humain (http://www.maroc.ma/fr/content/indh).

← 28. Données partagées par la Banque Islamique de Développement.

← 29. D’après les réponses du MCJS au questionnaire mené dans le cadre de la mission de collecte de données de ce projet.

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