4. La crise du COVID-19 : un accélérateur de l’innovation et de l’entrepreneuriat ?

L’innovation et l’entrepreneuriat sont deux dynamiques complémentaires qui peuvent conduire à une hausse de la productivité et à la création d’emplois, et jeter les bases de la reprise. De même, ils sont de plus en plus prisés en raison de leurs importantes retombées bénéfiques pour la société ; en effet, ils contribuent à faire face à l’urgence des enjeux environnementaux et sociétaux. Le processus de destruction créatrice qui soutient les efforts d’innovation revêt une importance particulière en période de récession et de reprise, car il permet de réaffecter les actifs et les ressources aux entreprises les plus productives (efficientes), qui pourront à leur tour se développer et créer les emplois de la reprise (Encadré 4.1).

L’innovation résulte d’un processus d’accumulation par lequel les entreprises accroissent leur stock de capital intellectuel (OECD, 2019[12]). Les entreprises créent, associent et recombinent des actifs comme la technologie, les compétences et le savoir-faire spécialisés, les données et les marques commerciales, les agencements et procédés organisationnels, ou encore les modèles et réseaux d’affaires, à des fins d’innovation.

Peut-être encore plus important en temps de crise, les PME sont les principales sources d’innovation et jouent un rôle essentiel dans la transformation des modèles d’innovation. Les PME adaptent leur offre à divers contextes ou aux différents besoins des utilisateurs, et répondent à une demande nouvelle ou de niche. Par leur niveau plus élevé d’acceptation des risques, leur plus grande flexibilité ou leur culture organisationnelle plus agile et adaptative, les petites entreprises bénéficient de surcroît d’un atout concurrentiel qui les aide à lancer de nouvelles idées sur le marché. Généralement, il est plus facile pour les PME de s’investir dans des types donnés d’innovation non technologique.

Leur rôle dans l’innovation n’en demeure pas moins modeste au regard de leur nombre. Les PME ont du mal à en combiner les modes en raison de l’« étroitesse » de leur portefeuille d’actifs d’innovation (OECD, 2019[12]). Petites, moyennes ou grandes, les entreprises ont impérativement besoin de pouvoir accéder aux actifs d’innovation. Or les PME ont des difficultés particulières à trouver et exploiter les technologies, données, informations et réseaux nécessaires pour participer à des activités d’innovation et en tirer profit. Les PME sont également plus fortement tributaires des sources extérieures de savoir, alors qu’elles soient moins bien intégrées dans les réseaux du savoir (OCDE, 2013[13]).

Les performances des PME et de l’entrepreneuriat en matière d’innovation sont en fait définies par un ensemble complexe de conditions commerciales (voir le guide de lecture et (OECD, 2019[12])), ainsi que par la qualité des écosystèmes d’entrepreneuriat local (OECD, 2021[14]) (OECD, 2019[15])

Les PME peuvent s’adapter aux conditions du marché par le biais d’un ensemble de stratégies, mais sont moins en mesure de générer des économies d’échelle en raison de leur taille. En revanche, leur potentiel de concurrence est plus important en raison de la différenciation des produits, et des effets de réseau et d’agglomération (concentration spatiale).

La transformation numérique est un moteur important de la compétitivité, mais ce n’est pas le seul. Elle permet aux PME d’accroître leur capacité interne et de réaliser des économies d’échelle avec des ressources limitées. Elle contribue en outre à réduire les coûts de transaction et de communication en offrant un accès simplifié et plus rapide à l’information, et en mettant en relation les équipes, les fournisseurs et les réseaux (OECD, 2021[16]). Elle aide les PME à prendre pied sur les marchés mondiaux en réduisant les coûts liés au transport et aux formalités à la frontière, et permet la commercialisation des services. Elle facilite l’accès aux ressources, notamment financières (par ex. prêts participatifs), à la formation et aux canaux de recrutement, ainsi qu’aux services publics. Elle favorise l’innovation en ouvrant plus largement l’accès aux actifs d’innovation (par ex. données ou technologie), et renforce la capacité des PME à produire leurs propres données et à analyser leurs activités d’un œil neuf (par ex. analytique de données et capacité prédictive). Les plateformes numériques, comme les réseaux sociaux ou les places de marché pour la vente en ligne, offrent de réelles possibilités d’optimiser certaines fonctions (veille économique, analytique de données…) à moindre coût.

La transformation numérique favorise la différenciation des produits et permet aux PME de bénéficier de l’essor des nouveaux modèles d’affaires et des nouvelles pratiques (OECD, 2019[12]). Les TIC ont bouleversé les pratiques d’affaires et ont contribué à faire évoluer le comportement et les attentes des consommateurs en rendant la demande plus sophistiquée et en réduisant les cycles d’innovation et le temps de mise sur le marché. Ces changements offrent aux PME des possibilités nouvelles de se positionner sur des marchés de niche et d’y être compétitives en tirant avantage de leur plus grande proximité avec la demande, ainsi que l’exigent les nouveaux modèles de consommation.

La transformation numérique, en particulier les plateformes en ligne, permet aux PME de tirer parti des importants effets de réseau. On assiste à un effet de réseau lorsque le nombre d’utilisateurs des plateformes augmente, ce qui rend plus avantageux pour l’ensemble des utilisateurs l’utilisation desdites plateformes (OECD, 2021[16]). Plus la base d’utilisateurs est importante, plus les PME ont de chances de se mettre en relation (avec des prestataires de services, des fournisseurs, des clients par ex.), ce qui peut réduire les coûts de transaction et l’asymétrie d’information. Les plateformes numériques transforment un large éventail de fonctions des PME, depuis la publicité et le marketing (commerce électronique) à la prestation de services, en passant par le financement, les RH et l’administration (paiements), la R-D et la conception, etc.

Ce glissement vers des modèles d’innovation ouverte, non technologique et plus progressive ouvre de nouveaux horizons aux acteurs de moindre envergure, ainsi qu’aux entreprises qui ne mènent pas d’activités de R-D (OCDE, 2009[17]; OCDE, 2015[18]). Sortie des laboratoires internes de R-D, l’innovation d’entreprise résulte de plus en plus d’une collaboration entre partenaires fondée sur les interactions, l’échange de connaissances et d’informations ainsi que le partage de standards et d’infrastructures. Ce changement de paradigme en faveur de l’« innovation ouverte » a considérablement réduit l’investissement requis pour accéder aux actifs d’innovation et, partant, a facilité l’intervention des PME dans ce domaine (OCDE, 2010[19]). Les liens commerciaux favorisent l’accès des PME aux technologies et compétences ou encore l’échange de données ainsi que les externalités de connaissance (OCDE, 2018[20]).

Avant la crise du COVID, les initiatives d’innovation ouverte se multipliaient aux quatre coins du monde, transformant les villes en plateformes de l’innovation fondée sur les données et en bancs d’essai pour les exercices d’expérimentation et de prototypage (OCDE, 2017[21]). Les grandes entreprises concouraient activement à l’essor de l’innovation ouverte en nouant des partenariats stratégiques avec des acteurs de moindre envergure, en déployant des accélérateurs spécialisés qui offraient aux start-ups et individus un lieu de travail favorable, ou en créant des laboratoires d’innovation en vue d’encourager la réflexion « hors des sentiers battus » et les nouvelles collaborations (OECD, 2019[12]). En général, les accélérateurs d’entreprises répondent à certaines des principales difficultés auxquelles doivent faire face les entreprises à forte croissance (par ex. compétences en gestion, réseaux professionnels, financement par apport de fonds propres). Les laboratoires d’innovation, souvent installés en dehors des locaux des promoteurs et à proximité de pôles de haute technologie, offrent un lieu de rencontre et du matériel de pointe aux PME, ce qui leur permet de faire des essais et de participer aux travaux d’équipes de chercheurs interdisciplinaires.

Après le choc de 2008-09, la dynamique des entreprises a été plus favorable aux efforts d’innovation. Les créations d’entreprises ont renoué avec leurs niveaux d’avant la crise en volume, et les créations de PME ont été un important vecteur de croissance de l’emploi entre 2010 et 2016 dans la plupart des pays, en particulier dans le secteur des services (OECD, 2019[12]). Les taux de naissances d’entreprises, c’est-à-dire le nombre de créations d’entreprises rapporté au stock total d’entreprises, ont également augmenté dans de nombreux pays. Parallèlement, le nombre de faillites a reculé quasiment partout depuis 2010 (Graphique 4.2)1. Toutefois, d’importantes différences sont apparues entre les pays au cours de la décennie. C’est en France, au Royaume-Uni et en Suède que la vague de créations d’entreprises est la plus haute, la population de nouvelles entreprises ayant quasiment triplé entre 2007 et 2020. En revanche, en Allemagne, au Japon et dans la Fédération de Russie, elle reste inférieure aux niveaux de 2007 (Graphique 4.2, partie A).

Toutefois, la crise de 2008-09 ayant durablement assombri les perspectives, les entreprises créées sont plus petites et appartiennent à des secteurs peu productifs. Les taux de naissances sont restés inférieurs à ceux d’avant la crise dans de nombreux pays, ce qui signifie que les entreprises créées sont plus petites (diminution de la taille moyenne des nouvelles entreprises) (OCDE, 2017[25])), et que le potentiel de création d’emplois n’a pas été pleinement atteint. En outre, cette diminution de taille limite la capacité de ces entreprises à innover, à passer au numérique et à gagner en productivité. Les limites de taille s’accompagnent d’une baisse de la capacité de productivité. Entre 2010 et 2016 dans bon nombre de pays, la plupart des créations d’entreprises sont intervenues dans des secteurs affichant des niveaux de productivité inférieurs à la moyenne : par exemple, dans le secteur de l’hébergement et de la restauration en Grèce, en Irlande et au Royaume-Uni ; le secteur de la construction en Italie et en Norvège ; et le secteur du commerce de gros et de détail dans la majorité des pays (OECD, 2019[12]). L’augmentation du nombre d’emplois dans des activités peu productives s’est traduite par une hausse du nombre d’emplois peu rémunérés, au détriment du bien-être matériel. L’augmentation du nombre d’emplois et d’entreprises dans des activités peu productives a également entraîné une diminution des capacités d’absorption et d’innovation des entreprises.

Des signes de concentration du marché étaient également visibles, avec des effets potentiellement néfastes sur l’environnement des petites et jeunes entreprises. La concentration du marché et la concurrence peuvent réellement exercer des effets importants (et non linéaires) sur l’innovation et l’entrepreneuriat. Une analyse empirique de l’OCDE met en évidence un renforcement de la concentration sectorielle dans un certain nombre d’économies de l’OCDE et dans de nombreux secteurs depuis le début des années 2000, ainsi que le rôle significatif que les investissements dans des actif immatériels ont joué dans cette hausse (DSTI/CIIE(2019)13/REV1). Les actifs immatériels ont peut-être bénéficié de manière disproportionnée aux grandes entreprises, qui sont mieux placées pour y investir et en tirer parti pour accroître leur chiffre d’affaires. Dans les secteurs dépendants du numérique en particulier, mais pas seulement, l’évolution des marges bénéficiaires met en évidence un redéploiement de l’activité, des actifs et des bénéfices vers les entreprises « superstars » (Autor et al., 2017[26]), ce qui nuit à la fluidité et au dynamisme de l’économie (Furman and Orszag, 2015[27]) (Grullon, Larkin and Michaely, 2017[28]) (voir (OCDE, 2018[29]) pour un aperçu plus complet). Par exemple, sur les marchés de la publicité numérique, certaines acquisitions, ainsi que certains comportements, ont renforcé la consolidation du marché et l’intégration verticale, les perspectives d’économies d’échelle et de gamme, les effets de réseau et l’accès aux données favorisant la consolidation (OCDE, 2020[30]). En revanche, dans les chaînes agroalimentaires, bien que les segments en aval soient généralement plus concentrés que la production au niveau de l’exploitation, les études empiriques n’ont pas mis en évidence de problèmes de concurrence systématiques et importants (Deconinck, 2021[31]). Certaines études menées précédemment à l’échelon national sont également moins concluantes quant à l’existence d’une dynamique de concentration du marché (Honjo, Doi and Kudo, 2014[32]) (Valetti T. ; G. Koltay ; S. Lorincz ; H. Zenger, 2017[33]).

Avant la crise du COVID-19, les petites entreprises tardaient à prendre le virage du numérique (OECD, 2021[16]). Toutes les technologies pour lesquelles des données sont disponibles se caractérisent par un écart entre leur taux de diffusion dans les PME et leur taux de diffusion dans les grandes entreprises (Graphique 4.3). Le passage au numérique demeure moins important dans les petites entreprises par rapport à celles de taille moyenne, et dans les entreprises de taille moyenne par rapport aux grandes. Cet écart s’accroît lorsque les technologies se perfectionnent ou que leur mise en œuvre dépend des ressources. Par exemple, en ce qui concerne les logiciels de planification des ressources d’entreprise, qui permettent une meilleure intégration des flux de données et des opérations de l’entreprise, une taille critique est requise pour faire face à la complexité et la quantité importante de ressources nécessaires. En outre, les enquêtes relatives à l’utilisation des TIC par les entreprises qui mettent en évidence le retard numérique des PME ne tiennent pas compte des micro-entreprises, qui représentent environ 90 % de la population des entreprises dans les pays de l’OCDE. Ainsi, le problème est vraisemblablement sous-estimé.

Les écarts en termes d'accès des PME à internet, qui est pourtant une condition essentielle à leur transformation numérique, ont augmenté à travers le monde. Une infrastructure Internet à haut débit est indispensable à une bonne couverture numérique et facilite le transfert de données. Depuis 2011, les taux de pénétration du haut débit ne cessent d’augmenter dans tous les pays de l’OCDE, mais beaucoup plus rapidement dans les pays déjà en tête (c’est-à-dire les 5 premiers pays), et dans les grandes entreprises (Graphique 4.4). L’écart entre entreprises, c’est-à-dire l’écart de taux de pénétration du haut débit entre petites et grandes entreprises, s’est creusé davantage dans les pays à la traîne. Du fait de leur retard technologique, certaines entreprises — et certains territoires — ont eu peu de possibilités d’adapter leurs modèles économiques et de préserver leur activité pendant les périodes de distanciation sociale prolongées, ce qui a creusé les inégalités.

Lorsque les PME passent au numérique, elles se concentrent généralement sur les fonctions de base, principalement l’administration générale et les opérations de commercialisation. Il ressort des enquêtes menées auprès des entreprises sur leur recours aux TIC que la fracture numérique est moins marquée entre les PME et les autres entreprises s’agissant des interactions en ligne avec l’administration, de la facturation électronique ou encore du recours aux réseaux sociaux ou à la vente en ligne (OECD, 2021[16]). On observe toutefois des différences importantes entre les secteurs d’activité s’agissant de l’intensité et des modalités de passage au numérique. Dans les secteurs à forte intensité de savoir, comme les services d’information et de communication, les taux d’adoption sont nettement plus élevés : ainsi, pour les pays de l’OCDE, la médiane de la proportion de salariés disposant d’un accès à des équipements dotés de connexion internet se situe autour de 90 %, contre 50 % dans les autres secteurs (OCDE/Eurostat, 2020[36]). De fait, l’adoption d’une poignée de technologies phares dans chaque secteur est essentielle. Ainsi, dans le secteur de l’hébergement et de la restauration, une connexion haut débit, un site internet et le recours à l’infonuagique pour le stockage des fichiers sont les principales technologies associées à des écarts plus marqués en termes de valeur ajoutée et d’adoption du numérique. Dans le commerce de gros, des écarts importants sont constatés dans le domaine de la vente en ligne, de l’infonuagique pour héberger les bases de données et de la formation des spécialistes des TIC. Dans le commerce de détail, on retrouve également la vente en ligne et l’infonuagique pour la gestion de la relation client. Dans le secteur de la construction, il s’agit d’un site internet, de la formation des spécialistes des TIC et d’appareils portables connectés remis aux salariés.

De même, les PME s’appuient généralement fortement sur des sources et des prestataires externes de solutions numériques, ainsi que des systèmes, un accompagnement et des conseils extérieurs (OECD, 2021[16]), en partie pour compenser la faiblesse de leurs capacités internes, mais aussi pour une question de coût. Les plateformes numériques servent à optimiser certaines fonctions. Pour la gestion des risques de sécurité numérique, les PME font généralement appel à des consultants extérieurs ou s’en remettent aux dispositifs de sécurité intégrés dans les outils et services qu’elles utilisent. Elles peuvent également se tourner vers les marchés du savoir pour se fournir en solutions d’intelligence artificielle (IA), et font des sauts technologiques vers de nouveaux systèmes d’IA grâce aux logiciels-services (SaaS) basés sur l’infonuagique.

La crise du COVID-19 a souligné combien la transformation numérique des PME était importante, et a accéléré l’innovation numérique. Les entreprises ont dématérialisé leurs opérations en ligne pour rester en activité durant les périodes de confinement et faire face aux perturbations des chaînes d’approvisionnement, les plateformes en ligne jouant un rôle déterminant dans la mise en relation des utilisateurs avec de nouveaux marchés, fournisseurs ou ressources. Les solutions de travail intelligent se sont multipliées afin de lutter contre la disparition quasi totale des activités en contact direct et sur site. Dans les services professionnels et de conseil, dans lesquels les visites sur place peuvent représenter une partie essentielle du travail, les effets de la distanciation sociale ont été considérables. Selon les premiers résultats des enquêtes menées à l’échelle mondiale dans le courant de l’année 2020, on estime que jusqu’à 70 % des PME ont intensifié leur usage des technologies numériques en raison de la pandémie de COVID-19 (CFE/SME(2021)2/ANN2).

La crise accélère le passage au numérique des PME, notamment des entreprises moyennes. Selon les nouvelles données de l’enquête Facebook/OCDE/Banque mondiale, 64.8 % des entreprises de taille moyenne (50 à 250 salariés) interrogées fin 2020 sur leur utilisation des technologies ou des plateformes numériques ont déclaré les utiliser davantage depuis le début de la pandémie (Facebook, OCDE et Banque mondiale, 2020[37]). Cette proportion est supérieure à celle des indépendants (38 %), des micro-entreprises (41 %) ou des petites entreprises (51 %). Il est particulièrement préoccupant de constater que 53 % des indépendants et 48 % des petites entreprises n’ont pas du tout pris le virage du numérique, bien qu’ils aient déjà une présence numérique. Cette même enquête confirme également l’importance du commerce électronique pendant la crise : les PME réalisant plus de 75 % de leur chiffre d’affaires en ligne étaient 15 points plus susceptibles de maintenir leur revenu que les PME réalisant moins de 25 % de leur chiffre d’affaires en ligne (Facebook/OCDE/Banque mondiale, 2020[38]) (chapitre 1).

La part des PME augmentant leur utilisation des technologies numériques était plus importante dans les pays où les mesures d’endiguement et de distanciation sociale étaient plus strictes. Plus les mesures sont fortes, plus les PME sont incitées à adopter de nouveaux moyens d’exercer leur activité (Graphique 4.6). Le Chili et la Colombie, qui ont été soumis à des confinements très stricts, ont vu quelque 60 % de leurs PME renforcer leur passage au numérique au cours de cette période, soit une part beaucoup plus importante que dans les pays où les mesures de confinement étaient comparativement moins strictes, comme la Norvège ou la République slovaque, où seulement 32 % et 25 % des PME respectivement ont accéléré leur transformation numérique.

Les exemples de PME qui se tournent vers le numérique pour poursuivre leurs activités durant la crise, ou qui utilisent de nouveaux logiciels, applications et l’infonuagique pour adapter leurs modèles économiques et leurs pratiques de travail, se répartissent dans plusieurs pays et secteurs, comme le commerce électronique, les loisirs et le divertissement, les services bancaires en ligne et les solutions de paiement mobiles, l’apprentissage en ligne ou la fabrication, etc. (OCDE, 2020[40]) (OECD, 2021[16]). La base de données de l’OCDE sur les PME, qui rassemble des études de cas sur la transformation numérique des PME, donne des exemples de la résilience des PME passées ou non au numérique pendant la crise du COVID-19 (OCDE, 2020[40]) (Encadré 4.2).

Le coût a été le principal obstacle à l’adoption du numérique par les PME pendant la crise. L’analyse de l’enquête Facebook/OCDE/Banque mondiale montre que l’ensemble des PME, quelle que soit leur taille, citent le coût comme principal obstacle à la transformation numérique (Facebook, OCDE et Banque mondiale, 2020[37]). La question du coût est surtout problématique pour les indépendants (61 % le considèrent comme un obstacle) et les micro-entreprises (59 %), mais moins pour les petites entreprises (44 %). Le coût redevient un obstacle important pour une majorité d’entreprises de taille moyenne (59 %), ce qui pourrait mettre en évidence une augmentation non linéaire des coûts liés à l’intégration et aux changements organisationnels au-delà d’une certaine taille.

Parmi les autres obstacles à la transformation numérique, citons un manque de compétences et de connaissances ou des difficultés d’intégration. L’ensemble de ces obstacles, à savoir la méconnaissance des outils, les difficultés d’intégration et le manque de compétences, sont tout aussi importants pour les indépendants et les micro-entreprises, et sont cités par 20 à 30 % des entreprises. Pour les petites et moyennes entreprises, la difficulté d’intégration est le deuxième obstacle le plus important après le coût (citée par 41 % et 43 % des répondants respectivement). Bien que le manque de connaissances ne joue qu’un rôle mineur pour les entreprises de taille moyenne (13 %), il reste contraignant pour les petites entreprises (32 %).

L’accès aux aides publiques, et à différentes formes d’aide, est associé à un meilleur taux d’adoption du numérique pendant la crise. Les PME qui ont bénéficié d’aides publiques sont, en moyenne, huit points plus susceptibles d’accélérer leur transformation numérique que les PME n’ayant reçu aucune aide. Cet effet était trois fois plus important pour les PME ayant bénéficié de plusieurs types d’aide (18 points plus susceptibles d’accélérer leur transformation numérique) que pour les PME ayant reçu uniquement des aides financières (6 points plus susceptibles d’accélérer leur transformation numérique)2. Malgré le poids des obstacles liés au coût, les résultats mettent donc en évidence l’importance de combiner les aides financière et non financière (par ex. une formation) pour surmonter les obstacles à l’adoption, et donnent à penser que les panoplies de mesures en faveur de l’adoption du numérique par les PME nécessitent une approche holistique et polymorphe.

La crise a encore accentué la fracture socio-économique entre les PME d’un secteur à l’autre. Dans les secteurs dans lesquels la transformation numérique (mesurée par la part des PME disposant d’une connexion haut débit en 20193) était déjà bien avancée avant la crise, la part de PME déclarant avoir eu davantage recours aux outils numériques pendant la pandémie de COVID-19 est nettement plus élevée (Graphique 4.7 partie 1)4. C’est le cas dans le secteur des TIC. À l’inverse, la transformation a été moins marquée dans les PME des secteurs ayant peu recours aux outils numériques, comme la construction ou les services de transport.

La crise a toutefois contribué à rattraper en partie le retard numérique des PME dans les pays. L’adoption du numérique par les PME a été plus importante dans certains pays où le taux de pénétration du haut débit était initialement plus faible (Graphique 4.7 partie 2). Au début de la crise, la part de PME connectées au haut débit en Colombie, en Italie ou en Irlande était plus faible, et elles sont passées très rapidement au numérique pendant la crise. À l’inverse, dans les pays qui affichaient des taux similaires de pénétration du haut débit à ceux des trois ci-dessus lorsque la pandémie a commencé, comme la République slovaque, la Hongrie, la République tchèque ou la Turquie, les PME ont été moins nombreuses à entamer une transformation numérique. De même, les PME ont également mené une transformation numérique plus rapide dans plusieurs pays dont le niveau initial de couverture numérique était plus élevé – comme le Portugal, l’Espagne ou la Suisse.

Les interventions publiques sont déterminantes pour accélérer la transformation des PME et réduire la fracture numérique. Dans l’ensemble, les pays où les PME ont réussi à réduire la fracture numérique initiale par rapport à leurs homologues d’autres pays ont bénéficié d’un soutien budgétaire plus important (en proportion du PIB) dans le cadre de mesures d’urgence, car ils étaient soumis à des règles d’endiguement plus strictes.

Pendant les confinements, les entreprises et les personnes physiques ont eu davantage recours aux plateformes en ligne pour mener leurs activités économiques. Sur la base d’un ensemble de données portant sur quelque 1 400 plateformes en ligne actives dans les pays de l’OCDE et du G20, une récente étude de l’OCDE montre que l’utilisation des plateformes en ligne a augmenté d’environ 20 % au cours du premier semestre 2020 dans les domaines dans lesquels la fourniture de produits et de services nécessite peu ou pas de proximité physique (OECD, 2021[42]). C’est le cas des paiements mobiles, des places de marché pour les consommateurs, des services professionnels, et des services de livraison dans le secteur de la restauration. À l’inverse, dans les domaines nécessitant une proximité physique (comme l’hébergement, la réservation de restaurants et les transports), l’activité des plateformes a nettement diminué, de 90 % environ.

Les PME ont eu davantage recours aux plateformes pendant la crise, surtout pour vendre, et notamment si elles étaient déjà actives sur les plateformes auparavant. D’après l’enquête Facebook/OCDE/Banque mondiale 39 % des entreprises qui utilisaient les plateformes avant la crise y ont eu davantage recours pendant, contre seulement 5 % qui ont déclaré avoir commencé à les utiliser pendant la crise. Elles sont principalement utilisées à des fins de communication (67 %), de publicité (61 %), et de vente (48 %). Toutefois, les PME vendant sur des plateformes sont plus susceptibles d’y avoir eu davantage recours pendant la pandémie, et de déclarer un impact positif non seulement sur les ventes, mais aussi sur les coûts.

Les plus petites PME se heurtent pourtant à des obstacles sur les plateformes. Ces dernières aident les petites entreprises à tirer parti des effets de réseau, par ex. en s’appuyant sur une large base d’utilisateurs pour accroître le rayonnement et réduire les coûts de transaction et l’asymétrie d’information, ou en accédant aux services numériques proposés par la plateforme à un coût très bas (OECD, 2021[16]). Toutefois, les frais facturés par la plateforme semblent toujours constituer un obstacle important à son adoption définitive, en particulier pour les petites entreprises. Environ 30 % des indépendants et des micro-entreprises déclarent que les frais freinent l’expansion du recours aux plateformes, contre 26 % des petites et 23 % des moyennes entreprises.

Les taux de télétravail ont explosé pendant la pandémie (Graphique 4.8) (OECD, 2021[16]). Les données d’enquête de la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail mettent en évidence une hausse spectaculaire de la part des répondants ayant commencé à télétravailler en raison de la pandémie. En outre, l’intensité de l’adoption du télétravail varie considérablement selon les personnes, les lieux et les secteurs. Les personnes les moins instruites, les plus âgées, les zones rurales et les petites villes, les secteurs en première ligne comme la santé, les transports et l’agriculture, ainsi que les secteurs dont une part importante de l’emploi dépend de l’emplacement, comme le commerce et l’hôtellerie, étaient moins susceptibles d’avoir recours au télétravail (Eurofound, 2020[44]).

Les PME ont bénéficié d’un élan collectif pour accélérer leur passage au numérique. Des initiatives en faveur de la transformation numérique des PME ont vu le jour dans le monde entier et dans tous les secteurs, à commencer par le secteur privé, les PME et les jeunes entreprises elles-mêmes, ainsi que les associations professionnelles (OCDE, 2020[40]). Les acteurs du secteur du numérique ont également mis en œuvre des services, des dispositifs de soutien et des aides pour permettre aux PME de rester en activité (Encadré 4.3). Certains d’entre eux se sont attachés à offrir un accès gratuit à des « plateformes d’apprentissage » aux PME désireuses de renforcer leur présence en ligne, de passer au télétravail ou de renforcer la sécurité numérique. Ces « plateformes d’apprentissage » se composent de blogs, de vidéos, de forums, ainsi que de formations spécifiques (généralement adaptées au niveau d’expérience et de compréhension de l’entrepreneur). La plupart de ces services ne nécessitent qu’une inscription de la PME, mais ils supposent également d’utiliser la technologie propriétaire et les outils commerciaux de l’acteur proposant son aide.

La crise a également donné lieu à des exemples d’entrepreneuriat et de créativité des petites entreprises face à la crise, souvent en réponse directe à des besoins sociétaux urgents, comme des dispositifs médicaux, des désinfectants, des solutions de trésorerie (CFE/SME(2020)12/REV7) (OCDE, 2020[40]) (Encadré 4.4).

L’économie sociale, les entreprises sociales et les initiatives d’innovation sociale ont le vent en poupe. Les entreprises sociales privilégient leur impact social plutôt que leurs bénéfices et contribuent à améliorer le bien-être des individus et des communautés. Elles sont des acteurs majeurs de l’innovation sociale, même si elles ne sont pas les seules intervenantes (Encadré 4.5). D’après le rapport Social Enterprise: Market Trends Report (2017), près de 9 % des petites entreprises britanniques sont des entreprises sociales (SEUK, 2020[45]). On estime à 471 000 le nombre total d’entreprises sociales au Royaume-Uni, dont 99 000 emploient des salariés et 371 000 ne comptent aucun salarié. Les entreprises sociales emploient environ 1.44 million de personnes, dont une majorité de salariés, les autres étant des propriétaires et des partenaires actifs ; 22 % de la population des petites entreprises britanniques (soit 1.21 million d’entreprises) sont des PME à orientation sociale, c’est-à-dire des PME qui ont des objectifs sociaux et environnementaux mais qui ne consacrent pas la majeure partie de leurs excédents/bénéfices à l’atteinte de ces objectifs.

Les organisations de l’économie sociale et les entreprises sociales jouent désormais un rôle important dans l’atténuation des effets de la pandémie. Elles ont non seulement soutenu les gouvernements en s’attaquant aux problèmes sanitaires, mais ont également fourni des solutions innovantes pour compléter l’action des pouvoirs publics. Elles font également office de partenaire de confiance pour mieux répartir les ressources allouées à la fourniture des biens et services nécessaires (Encadré 4.6) (OIT, 2020[46]) (OCDE, 2020[47]) .

Si le choc du COVID-19 a accéléré la conception et l’adoption de solutions et de plateformes numériques, il a également suscité des inquiétudes quant à la concentration du marché et aux risques d’abus de pouvoir de marché. Alors que la crise faisait rage, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont enregistré des résultats exceptionnels en 2020. Google consolide sa position de chef de file mondial dans le domaine de la publicité en ligne, ses bénéfices ayant augmenté de 50 % au cours du second semestre. Malgré un effondrement des recettes publicitaires liées au tourisme, la société a augmenté ses revenus provenant des services informatiques dématérialisés et de la plateforme YouTube (La Tribune, 2021[48]). Apple a franchi le seuil des 2 000 milliards USD de capitalisation boursière. Les résultats de l’entreprise ont bénéficié de l’essor du télétravail pendant la pandémie, ce qui a largement compensé les pertes dues à la fermeture de ses magasins (Reuters, 2021[49]). Amazon n’a doublé ses bénéfices qu’au cours du dernier trimestre 2020, du fait que les points de vente physiques étaient fermés ou que la clientèle les évitait. Outre l’essor de la vente en ligne, Amazon doit ses performances historiques à une augmentation rapide de l’adoption de ses services Web (Amazon, 2021[50]). Microsoft a observé une forte augmentation de l’utilisation de Microsoft Teams au début de la pandémie, qui s’est maintenue au cours des mois suivants (The Verge, 2021[51]). En octobre 2020, Microsoft faisait état de 115 millions d’utilisateurs quotidiens, soit une augmentation de plus de 50 % en six mois.

Plus généralement, les multinationales ayant une forte présence numérique ont vu leurs rendements boursiers augmenter pendant la crise (OCDE, à paraître 2021[52]). À titre d’exemple, les grandes enseignes du commerce de détail ont pu transférer une partie de leurs ventes et de leur chiffre d’affaires vers leur site web à mesure que leurs magasins physiques fermaient (La Tribune, 2021[54]).

Certains changements liés à la transformation numérique vont s’inscrire dans la durée, compte tenu des investissements irréversibles réalisés et des avantages obtenus. Parmi ceux qui ont davantage utilisé les technologies et plateformes numériques pendant la pandémie, les indépendants (63 %), les micro-entreprises (64 %) et les petites entreprises (69 %) ont déclaré que ces changements seraient permanents (Graphique 4.5) ; 78 % des entreprises de taille moyenne (jusqu’à 100 salariés) prévoient également que cette transformation sera permanente. De même, 78 % des salariés interrogés en juillet 2020 déclarent qu’ils seraient disposés à télétravailler au moins de manière occasionnelle en l’absence de restrictions liées au COVID-19, de préférence plusieurs fois par semaine (Eurofound, 2020[44]). Le commerce électronique (par exemple, les réseaux sociaux et les ventes en ligne) étant un point d’entrée dans le monde numérique (OECD, 2021[16]), la crise a peut-être aidé des millions de PME à raccourcir leur processus de transformation de plusieurs années.

Toutefois, cette transformation accélérée a également mis en évidence des risques et des vulnérabilités pour la population des PME et des entrepreneurs. En particulier, des acteurs malveillants ont profité de la crise du COVID-19 pour intensifier les cyberattaques, en tirant parti de la plus grande dépendance à l’égard des technologies numériques et des infrastructures de communication, ainsi que des vulnérabilités des PME. Les opérateurs de télécommunications et de services à haut débit ont enregistré une hausse de 60 % du trafic Internet par rapport à la période précédant la crise du COVID-19 (OCDE, 2020[55]). Les PME n’étaient pas suffisamment préparées à faire face à des attaques complexes, en raison de mauvaises pratiques de gestion des risques liés à la sécurité numérique, et d’un manque de sensibilisation aux risques et pertes encourus (OECD, 2021[16]).

En outre, d’anciens obstacles à la transformation numérique des PME subsistent, en termes de sensibilisation, de compétences nécessaires (tant pour les dirigeants que pour les salariés), de solutions pour combler le déficit d’investissement, d’incertitude juridique, de verrouillage technologique, de faiblesse de la culture et des pratiques de gestion des données, de risques pour la réputation en cas de litige, etc. (OECD, 2021[16]). Par exemple, la dépendance accrue à l’égard des infrastructures informatiques a mis en évidence la nécessité de remédier plus rapidement aux disparités d'accès à internet et de permettre à tous les territoires, entreprises et personnes d’avoir accès à une connexion haut débit de qualité. À l’avenir, des inégalités abyssales pourraient apparaître entre ceux qui « possèdent » un profil numérique et ceux qui n’en possèdent pas, ce qui compromettrait les perspectives d’une reprise équitable et durable.

Il est trop tôt pour dire si ces activités d’innovation peuvent renforcer la productivité, la croissance des entreprises et la création d’emplois. De même, il est trop tôt pour dire si les nouvelles pratiques commerciales perdureront, et quelles seront leurs répercussions en termes d’avantages économiques et sociétaux. Enfin, il est trop tôt pour évaluer l’impact négatif de la crise sur les investissements dans l’innovation. Par exemple, la Lituanie a entrepris des recherches sur l’impact de la crise du COVID-19 sur les investissements des entreprises dans la R-D et l’innovation (UE/OCDE, 2021[56]). Quarante pour cent des entreprises prévoient de réduire leurs investissements dans la R-D-I, et 56 % de les maintenir au même niveau. Seuls 3 % des répondants prévoient de les augmenter, ce qui met en évidence une évolution négative par rapport à 2019, où ils étaient 17 % à les avoir augmentés. Toutefois, il est très probable que les spécificités mêmes de la crise aient pu favoriser certaines formes d’innovation plus que d’autres. Il sera crucial d’exploiter ce dynamisme pendant la période de reprise, et d’axer la créativité sur la résolution de problèmes plus orientés vers l’avenir, et non plus sur des solutions de crise immédiates.

Les pouvoirs publics ont fait preuve de proactivité afin d’aider leurs PME à passer au numérique, en élargissant ou en accélérant la mise en œuvre des programmes existants, ou mettant en place de nouveaux programmes (OECD, 2021[16]). Depuis les services d’administration en ligne aux mesures d’incitation en faveur du numérique, au recyclage professionnel, au renforcement de la sécurité et de l’infrastructure numériques ou des liens entre les PME et les réseaux d’innovation et les fournisseurs de solutions numériques, les gouvernements ont mis en place un large éventail de mesures, ciblant également les points d’entrée des PME dans le monde numérique, à savoir le commerce électronique, l’utilisation des réseaux sociaux et l’interaction avec les pouvoirs publics. Les exemples suivants sont tirés des documents (CFE/SME(2021)/2/ANN1), (OECD, 2021[16]), (CFE/TOU(2020)4/REV2) et (CFE/RDPC(2020)4/REV2) dans leurs domaines respectifs, sauf indication contraire.

Les services administratifs en ligne ont été renforcés afin d’améliorer et accélérer la prestation des services publics. Les instruments numériques comme les portails administratifs, visant à accroître la transparence, fournir des informations et un moyen d’accès, et faciliter l’interaction avec les PME (OECD, 2021[16]). L’innovation dans les services publics, favorisée par la crise, est une bonne occasion de renforcer la résilience régionale, car la transformation numérique de l’administration publique encourage la transformation des PME, et ces innovations améliorent l’environnement informatique et technologique d’une région (OCDE, 2020[57]).

Plusieurs pays ont mis en œuvre d’importantes mesures pour aider les PME à dématérialiser leurs activités. Les décideurs publics s’emploient à apporter aux PME un soutien financier et une assistance technique ciblés afin de les aider à mener à bien des diagnostics technologiques et des exercices de résolution de problèmes ou à mettre en œuvre des cybersolutions, généralement dans le cadre d’initiatives à petite échelle et territorialisées (OECD, 2021[16]). Dans certains cas, les dispositifs de soutien financier et technique sont complétés par des formations et des conseils sur la palette de compétences et les réformes organisationnelles nécessaires pour accompagner le changement technologique. Parfois, les initiatives sont mises en œuvre en coopération avec le secteur des entreprises. Dans d’autres cas, l’action des pouvoirs publics est élaborée à l’échelon sectoriel (Encadré 4.7).

La promotion du commerce électronique et l’assistance aux PME qui souhaitent se convertir à la vente en ligne bénéficient d’une attention particulière (Encadré 4.8).

Une attention particulière est accordée à l’instauration du télétravail. En général, les administrations nationales ont pris des mesures pour encadrer le travail à domicile (CFE/LEED(2020)14). Les options proposées allaient de l’instauration d’une toute nouvelle réglementation ou de l’adaptation de réglementations préexistantes, à la publication de lignes directrices ou d’autres outils quasi juridiques. Plusieurs administrations nationales ont mis en place des plateformes en ligne pour rendre les services numériques proposés par les grands prestataires informatiques accessibles à tous. Les administrations régionales et locales, quant à elles, se sont concentrées sur le renforcement des capacités pour accroître le recours au télétravail. Plusieurs d’entre elles ont donné la priorité à l’offre de services d’information et de formation. D’autres ont commencé à élaborer des plans à long terme pour une diffusion plus large du télétravail sur une base permanente. Enfin, plusieurs administrations, régionales principalement, ont conçu des programmes d’aide financière pour favoriser le passage des PME au numérique, généralement en subventionnant les investissements dans les outils et les compétences numériques (Encadré 4.9).

Un recyclage massif est nécessaire. Les mesures existantes relatives à la formation et au développement des compétences des PME ont été étendues, ou de nouvelles mesures ont été lancées. Des mesures visant à retenir les salariés et leurs compétences, ou à les réembaucher, ont également été mises en œuvre (Encadré 4.10).

Ces initiatives visent à renforcer la sécurité numérique des PME et à améliorer l’infrastructure numérique (Encadré 4.11).

Le gouvernement a joué un rôle d’intermédiaire en mettant les PME en relation avec des réseaux d’innovation et de connaissances et des fournisseurs de solutions numériques, parfois selon une approche sectorielle. Les PME s’appuient généralement sur des systèmes externes et des sources externes de solutions numériques, de soutien et de conseils pour dématérialiser leurs opérations et compenser la faiblesse de leurs capacités internes, mais aussi pour des questions de coût (OECD, 2021[16]). Toutefois, la vraie difficulté pour les PME consiste à identifier et à nouer des relations avec des partenaires et des réseaux du monde de la connaissance aux échelons local, national et mondial. Parmi les obstacles, citons les problèmes inhérents aux interactions entre les PME et les acteurs du secteur du numérique, le manque de possibilités de mise en réseau, l’asymétrie de l’information, par exemple lorsque les utilisateurs potentiels n’ont pas toujours connaissance des technologies et innovations numériques à leur disposition, ni des avantages qu’elles pourraient leur apporter, etc. Les pouvoirs publics interviennent pour remédier à ces défaillances du système (Encadré 4.12).

Les aides aux start-ups et aux entreprises de taille moyenne ont été étendues, principalement pour soutenir leur trésorerie, mais aussi pour leur permettre d’accéder à l’innovation et au capital croissance (Encadré 4.13).

La crise du COVID-19 est l’occasion de mettre en œuvre une économie plus verte et circulaire. Les gouvernements ont déployé de vastes plans de verdissement des activités des PME, parfois couplés à la stratégie numérique. Depuis le mois de juin, les plans de relance visent de plus en plus à favoriser une reprise durable et à reconstruire en mieux (CFE/SME(2021)2). Bien que leur taille et leur contenu varient d’un pays à l’autre, dans de nombreux cas, ils mettent fortement l’accent sur le développement durable (Encadré 4.14).

À l’avenir, les plans nationaux de relance des PME et de l’entrepreneuriat devront intégrer une dimension territoriale explicite, et des mécanismes de gouvernance efficaces. Les administrations infranationales doivent être associées très tôt à la conception et à la mise en œuvre de ces stratégies. Les organismes de coordination à plusieurs niveaux, qui réunissent des représentants des administrations nationales et infranationales, peuvent aider à coordonner les réponses politiques afin d’éviter les doublons et les incitations malvenues dans l’action publique. En Italie, par exemple, des mesures de simplification ont été mises en œuvre par 14 régions afin de simplifier les procédures administratives et réglementaires pour les PME. Il s’agit notamment de reporter les dates butoirs de dépôt des demandes de financement public et des rapports sur les plans d’investissement bénéficiant d’incitations publiques, et de simplifier les marchés publics (OCDE, 2020[59]). La coopération entre les niveaux d’administration et les municipalités permet de convenir de solutions communes et de mieux faire accepter les mesures à tous les niveaux. Elle permet également de limiter le plus possible les mesures de relance fragmentées ou isolées et la concurrence à l’égard des ressources (OCDE, 2020[59]). Les pratiques de passation de marchés sont un domaine dans lequel la coopération entre les juridictions est particulièrement pertinente. Les administrations infranationales représentent près de 50 % des marchés publics dans l’OCDE, 62 % dans les pays fédéraux et 38 % dans les pays unitaires (OCDE, 2018[60]). La collaboration interrégionale ou intercommunale en matière de passation de marchés, notamment dans les situations d’urgence, contribuera à harmoniser et accélérer les pratiques de passation des marchés à l’échelon infranational, et à soutenir la reprise des PME.

L’impact territorial de la pandémie peut également donner aux PME et aux entrepreneurs l’occasion de contribuer à renforcer l’environnement d’innovation régional. La crise du COVID-19 pourrait renforcer les vulnérabilités existantes des PME et de l’entrepreneuriat (par exemple, les pénuries de liquidités ou de main-d’œuvre) qui affectent les économies régionales et la capacité d’innovation, en particulier lorsque les PME et les entrepreneurs représentent une part importante du tissu entrepreneurial. Elle offre concomitamment aux régions la possibilité d’accélérer l’innovation dans les secteurs privé et public. Par exemple, elle peut être une bonne occasion de prendre le virage du numérique et d’améliorer les environnements informatique et technologique, en particulier dans les régions en transition industrielle (OCDE, 2019). En outre, l’innovation dans les services publics, favorisée par la crise, y compris dans les services publics soutenant la transition vers une économie plus verte et circulaire, constitue un autre lien important et symbiotique entre l’action des administrations infranationales et l’environnement des PME. Une meilleure accessibilité des services d’un point de vue physique et numérique, par exemple, peut contribuer à la résilience des entreprises d’une région et au bien-être des citoyens, tout en offrant des débouchés commerciaux. Le Piémont, en Italie, est un exemple de région qui revoit actuellement son soutien à l’innovation afin d’atténuer les problèmes et de tirer parti des débouchés découlant de la crise du COVID-19.

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[5] OECD (forthcoming), “Spurring growth and closing gaps through digitalization in a post-COVID world: Policies to LIFT all boats”, Economics Department, OECD Publishing, Paris.

[36] OECD/Eurostat (2020), ICT Access and Usage by Businesses (dataset), https://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=ICT_BUS.

[22] OECD/Eurostat (2007), Eurostat-OECD Manual on Business Demography Statistics, https://www.oecd.org/sdd/business-stats/eurostat-oecdmanualonbusinessdemographystatistics.htm.

[67] Presidencia de la República de Colombia (2020), “Nace el nuevo Compromiso por el Futuro de Colombia”, https://id.presidencia.gov.co/Paginas/prensa/2020/Nace-el-nuevo-Compromiso-por-el-Futuro-de-Colombia-200807.aspx.

[56] Reuters (2021), “Apple plans to increase dividend, approves executive compensation”, https://www.reuters.com/article/us-apple-dividend-idUSKBN2AN24Z.

[8] Schumpeter, J. (1934), The Theory of Economic Development, Harvard Economic Studies, Cambridge, MA.

[45] SEUK (2020), Social Enterprise and COVID-19, Social Enterprise UK, https://www.socialenterprise.org.uk/wp-content/uploads/2020/05/Social-Enterprise-COVID-19-research-report-2020.pdf.

[58] The Verge (2021), “Microsoft Teams usage jumps 50 percent to 115 million daily active users”, https://www.theverge.com/2020/10/27/21537286/microsoft-teams-115-million-daily-active-users-stats (accessed 28 February 2021).

[50] Thompson, J. (2008), “Social enterprise and social entrepreneurship: Where have we reached? A summary of issues and discussion points”, Social Enterprise Journal, Vol. 4/2, pp. 149-161, https://doi.org/10.1108/17508610810902039.

[32] Valetti, T. et al. (2017), “Concentration trends in Europe”, Presentation, European Commission, https://ecp.crai.com/wp-content/uploads/2017/12/Valletti-Concentration_Trends_TV_CRA-002.pdf (accessed on 2 November 2018).

Notes

← 1. La baisse du nombre de faillites n’est pas nécessairement le signe d’une amélioration de la dynamique des entreprises si elle découle de la survie d’entreprises peu efficientes (« entreprises zombies »). De même, la hausse du nombre de créations d’entreprises n’est pas forcément un signal d’amélioration de la performance entrepreneuriale si les incitations résultent de facteurs d’incitation négatifs (resserrement budgétaire et baisse des cotisations sociales) et non de facteurs d’attraction (débouchés commerciaux).

← 2. Fondé sur une spécification économétrique tenant compte, en plus des différents types d’aide publique, de l’âge de l’entreprise, de sa taille, du secteur et du pays.

← 3.  Une connexion à haut débit correspond à un débit descendant de 100 Mbit/s minimum.

← 4. Si une transformation numérique amorcée antérieurement est un facteur favorable à l’échelle du secteur, il convient de noter que l’analyse est menée sur un échantillon d’entreprises qui avaient déjà adopté certains outils numériques de base avant la crise (entreprises possédant une page Facebook). Les taux sectoriels d’adoption du numérique de l’ensemble de la population des entreprises pendant la crise pourraient donc être inférieurs.

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