Hongrie

En tant qu’État membre de l’Union européenne (UE) et Partie à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la Hongrie est dotée d’une législation nationale qui concorde avec les exigences de l’UE en matière de politique climatique et avec les engagements pris au titre de la CCNUCC. La Hongrie veille à ce que ses mesures de protection du climat soient conformes à l’Accord de Paris au niveau national ainsi qu’au cadre de la politique climatique de l’UE, afin d’en faciliter la mise en application. 

Étant donné que les pays en développement sont les plus vulnérables face au réchauffement de la planète et à la détérioration de l’environnement, la Hongrie est déterminée à les aider à concrétiser les dimensions sociale, économique, spatiale et environnementale du développement durable. Comme indiqué dans l’examen national volontaire de la Hongrie en 2018, le pilier environnemental est au cœur du concept de durabilité.  

La Hongrie est convaincue que l’accès à de l’eau propre et à l’assainissement constituent l’un des plus grands défis à relever. La mise en place de ces services occupe une place toujours plus importante dans la promotion du développement durable, de l’égalité et de la paix dans les pays en développement. 

À cet égard, la Hongrie a mis en œuvre plusieurs projets de développement liés à l’eau en 2020, à savoir : 

  • Dans le cadre du programme de développement global mené en Ouganda pour un montant de 19,6 millions USD, un projet de gestion de l’eau innovant a été mis en œuvre dans le camp de réfugiés de Rwamwanja, pour une valeur totale de 1,3 million USD. Ce projet a permis à trois écoles du camp d’avoir accès à de l’eau propre.  

  • La Hongrie a récemment mis en œuvre deux projets de gestion de l’eau innovants dans le cadre desquels des systèmes mobiles de purification de l’eau ont été fournis à la Tunisie (111 830 USD) et au Kirghizistan (84 000 USD).  

  • Entre 2017 et 2021, la Hongrie a mis en œuvre un programme de développement complexe avec un budget total de 1,6 million USD, dans le but d’aider les populations déplacées dans leur propre pays en Iraq. Dans le cadre de ce programme, la Hongrie a notamment reconstruit des infrastructures utilisées pour l’eau dans sept villages et remis en état de fonctionnement un canal d’irrigation dans la vallée de Nahla. En outre, la Hongrie a installé un système de purification de l’eau hongrois qui fournit aux populations locales 200 mètres cubes d’eau potable par jour. 

Conformément à la Stratégie hongroise de coopération internationale pour le développement pour la période 2020-2025 (IDC2025), chaque ministère de tutelle rend compte annuellement de ses actions au Comité interministériel de la coopération pour le développement (Comité IDC). Le Comité IDC s’emploie à améliorer la coordination entre les différents acteurs nationaux, et il examine les politiques du gouvernement, les évalue et en rend compte. Les informations obtenues dans ce cadre sont reprises dans le rapport annuel sur le développement international rédigé par le ministère des Affaires étrangères et du Commerce, conformément aux dispositions de la loi XC de 2014 sur la coopération internationale pour le développement et l’aide humanitaire internationale. Une revue générale de l’IDC2025 est prévue pour fin 2024. Les ministères compétents, des experts et des organisations de la société civile (OSC) participeront à l’exercice. Les résultats de cette revue éclaireront le renouvellement de la Stratégie en tant que de besoin. Le ministère de l’Innovation et des Technologies (en tant que ministère chargé des questions climatiques) et le ministère de l’Agriculture (en tant que ministère chargé des questions environnementales) coopèrent étroitement en vue d’intégrer systématiquement des objectifs environnementaux et climatiques dans les stratégies et projets ainsi que dans les initiatives de coopération pour le développement.

La Hongrie tient compte des objectifs climatiques et environnementaux internationaux dans sa coopération pour le développement. En accord avec la vision présentée dans la Stratégie de la Hongrie en matière de coopération internationale pour le développement (IDC2025), la Hongrie s’emploie à contribuer au développement durable de ses pays partenaires et de leurs populations locales dans le respect de leurs besoins et de leurs demandes. De plus, l’IDC2025 est conforme au principe de ne laisser personne de côté et elle est totalement en phase avec les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les lignes directrices du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, en particulier en ce qui concerne l’éradication de la pauvreté et la lutte contre les inégalités. La Hongrie met en œuvre en priorité des projets et des programmes dans les domaines de la gestion de l’eau et de l’assainissement, de l’agriculture, de la santé, de l’éducation, de l’environnement et des technologies de l’information. 

Dans le cadre de l’IDC2025, la Hongrie entend jouer un plus grand rôle dans la résolution de certains des principaux problèmes auxquels la communauté internationale doit faire face. L’IDC2025 s’articule autour de cinq objectifs clés. Ceux ayant un lien plus direct avec le climat et l’environnement sont les suivants :

  • La Hongrie entend renforcer son rôle international dans la coopération pour le développement. Pour atteindre cet objectif, l’accent a davantage été placé sur la mise en œuvre de programmes de coopération pour le développement bilatéraux stratégiques sur mesure, basés sur les besoins et les demandes des populations locales et tenant compte des préoccupations socio-environnementales.

  • Bien que la coopération hongroise pour le développement soit déjà en phase avec les Objectifs de développement durable, l’IDC2025 renforcera l’accent mis sur les objectifs pour lesquels les acteurs hongrois disposent d’un avantage comparatif (gestion de l’eau et assainissement, agriculture, santé, éducation, environnement et technologies de l’information), de façon à contribuer de la manière la plus efficace possible au développement durable.

Les stratégies et plans d’action susmentionnés offrent un cadre pour l’alignement des opérations de développement sur les objectifs climatiques.

Le gouvernement hongrois a adopté un Manuel pour la sélection, le suivi et l’évaluation des projets de développement internationaux en 2020. L’objectif de ce cadre est de faciliter la concrétisation des principes et la réalisation des objectifs énoncés dans la stratégie IDC2025, tout en proposant l’application d’une politique unifiée pour la coordination des activités des différents acteurs du développement s’agissant de la sélection, du suivi et de l’évaluation des projets de développement internationaux. Dans le cadre de l’application des lignes directrices, les projets sélectionnés peuvent être mis en œuvre de la manière la plus efficace possible, et les résultats peuvent être mesurés, comparés et traduits en enseignements pour la sélection et la mise en œuvre des futurs projets. En outre, il est ainsi possible d’axer davantage les projets sur la demande, tout en restant en phase avec les priorités de développement de la Hongrie, dont la réalisation des objectifs environnementaux et climatiques. Ces objectifs font l’objet d’un suivi et d’une évaluation dans le cadre des enquêtes auxquelles répondent les partenaires de développement de la Hongrie, le but étant de savoir, par exemple, si le projet a eu des répercussions sur l’environnement et si la réalisation de certains ODD a été facilitée. Ces expériences, leurs résultats et les enseignements qui en sont tirés peuvent être pris en compte dans les processus de décision, ce qui contribue à optimiser la responsabilisation, la transparence et l’efficacité de la coopération internationale de la Hongrie pour le développement.

La Hongrie met considérablement l’accent sur les demandes et les priorités des pays où ses projets de développement sont mis en œuvre. Une évaluation rigoureuse des besoins est effectuée avant la sélection du projet et des partenaires d’exécution. De plus, étant donné que la stratégie IDC2025 promeut l’alignement sur les objectifs de développement mondiaux et suit les principes des lignes directrices en matière de coopération pour le développement, les projets sont censés contribuer à la mise en œuvre des stratégies et priorités qu’ont définies les pays partenaires pour leur transition.

La Hongrie axe principalement ses interventions climatiques à l’étranger sur les pays des Balkans occidentaux. Dans le cadre du projet de Fonds vert pour les Balkans occidentaux, le gouvernement hongrois soutient la transition verte et le développement social dans la région. C’est dans ce contexte que le gouvernement a créé en 2019 le Western Balkans Green Center (WBGC). Sous l’autorité du ministère de l’Innovation et des Technologies, ce centre a pour mission de contribuer aux efforts de protection du climat déployés dans la région, conformément aux contributions déterminées au niveau national (CDN), telles que prévues dans l’Accord de Paris. En 2020, le WBGC a clôturé deux programmes de dons à travers lesquels il a versé plus de 2 millions EUR à 25 projets de grande qualité dans la région. Les projets de préparation aux investissements et de renforcement des capacités couvrent les secteurs de l’eau et de la gestion des déchets, de l’énergie durable, de l’agriculture, de la préservation de la nature et de la numérisation dans les six pays d’intervention situés dans les Balkans occidentaux (à savoir l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, la République de Macédoine du Nord, le Monténégro et la Serbie). Le secteur privé contribue à la promotion des projets, par l’intermédiaire d’entreprises établies en Hongrie et de pôles d’éducation. En juin 2021, le WBGC a lancé son troisième appel à propositions.

Le WBGC et la Communauté de l’énergie établie à Vienne préparent le lancement du Centre d’excellence dans le domaine de la transition verte pour les Balkans occidentaux (CEGT). Le CEGT mettra en œuvre des programmes d’échange de connaissances et de renforcement des capacités, en privilégiant les initiatives respectueuses du climat et de l’environnement ainsi que les initiatives de transition énergétique. Le protocole d’accord et un programme de travail biennal à horizon glissant ont été signés entre le ministère de l’Innovation et des Technologies et la Communauté de l’énergie le 14 juin 2021 pour la mise en place du CEGT.

Les programmes appuyés par le WBGC sont notamment les suivants :

  • l’élaboration d’outils à l’appui de l’élaboration et de la mise en œuvre d’une politique climatique au Monténégro

  • l’évaluation des possibilités d’amélioration de l’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables dans la municipalité de Backa Topola en Serbie

  • le transfert de connaissances pour aider les Balkans occidentaux à se préparer à l’application des directives de l’UE relatives à la préservation de la nature et au climat.

La Hongrie accorde une grande importance au développement durable ainsi qu’à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation à ses effets dans le cadre de ses projets de développement. D’une part, l’environnement fait partie des priorités des interventions prévues dans la stratégie IDC2025 et les questions climatiques y sont traitées de façon transversale et se reflètent dans ses priorités, notamment dans les domaines de l’agriculture, des technologies de l’information et de l’éducation. D’autre part, dans la sélection, le suivi et l’évaluation des projets, l’accent est également mis sur les questions liées à l’environnement, dont la liste est dressée dans le Manuel hongrois pour la sélection, le suivi et l’évaluation des projets de développement internationaux.

La stratégie IDC2025 met en évidence l’importance de la participation du secteur privé, que ce soit pour combler le déficit de financement pour le développement des infrastructures ou pour l’apport d’une expertise supplémentaire. Il convient de noter que la Hongrie dispose d’un avantage comparatif dans les domaines mentionnés dans sa stratégie. Il s’agit notamment de la gestion de l’eau et de l’assainissement, des soins de santé, de l’environnement, des technologies de l’information et de l’éducation. La Hongrie fournit du matériel et des équipements à des partenaires de développement et elle partage ses connaissances lors de sessions de formation consacrées au renforcement des capacités.

  • Le Programme de développement international de la Hongrie dans la République de l’Ouganda est une initiative phare pluridimensionnelle menée à l’appui du modèle de développement économique présenté dans la stratégie IDC2025. Ce programme se compose de plusieurs projets de développement d’infrastructures et de renforcement des capacités, notamment dans les domaines de la gestion de l’eau et du tourisme intelligent. Les composantes de ce programme multisectoriel visent dans l’ensemble à instaurer la stabilité, le développement durable et l’égalité dans le pays, tout en tenant compte des objectifs environnementaux et climatiques.

  • Investissements innovants dans l’eau et l’énergie à Tirana, en Albanie : Mali me Gropa est une réserve d’eau karstique vulnérable face aux effets du changement climatique et d’une présence humaine accrue. En raison de la croissance démographique et de facteurs environnementaux, le manque d’eau potable ne fera sans doute que s’aggraver dans un futur proche. Dans ce contexte, l’objectif du projet est de proposer une nouvelle solution pour l’approvisionnement en eau, en parallèle des systèmes existants, en vue de la réalisation de nouveaux investissements, notamment dans une microcentrale hydraulique hautement efficace dans les zones karstiques. Les études et la planification sont complétées par des sessions de formation sur site portant sur l’hydrogéologie et la protection contre les inondations, lors desquelles des experts peuvent partager leur expérience avec des décideurs locaux.  

  • Utilisation de déchets pour produire de l’énergie au Monténégro : cette étude de faisabilité vise à déterminer dans quelle mesure l’utilisation de déchets en tant que carburant pourrait permettre d’améliorer la situation dans les décharges et réduire les émissions de CO2 et de méthane de la centrale électrique locale. Les décharges existantes feront l’objet d’une évaluation, afin de quantifier les volumes de déchets qui pourraient être utilisés. La production de déchets sera analysée au regard du potentiel de tri et de broyage pour une utilisation en tant que matière première secondaire. Sur la base des résultats de ces analyses, il sera possible d’estimer la quantité de combustibles dérivés de déchets (CDD) et de combustibles solides de récupération (CSR). Les CSR constituent une solution très intéressante pour le remplacement des combustibles fossiles et ils pourront être utilisés dans la centrale une fois les fourneaux adaptés. L’analyse économique consiste en un calcul basique du retour sur investissement pour l’ensemble du projet. 

Dans sa stratégie IDC2025, la Hongrie insiste sur la nécessité de soutenir les pays les moins avancés (PMA), dont une grande partie sont des petits États insulaires en développement (PEID). La Hongrie accorde une grande importance à la gestion de l’eau, à la protection de l’environnement, à l’action climatique, à l’agriculture, à l’éducation et aux soins de santé, ce qui lui permet de disposer d’une grande expertise dans les domaines prioritaires (gestion de l’eau et assainissement, sécurité alimentaire et capital humain) des Orientations de Samoa. En outre, la Hongrie est convaincue qu’il est essentiel de faciliter l’accès à un enseignement de qualité au moyen de programmes de bourse pour progresser vers la durabilité. La Hongrie propose donc des bourses d’études complètes aux étudiants étrangers les plus brillants qui, une fois de retour dans leur pays, peuvent contribuer à la concrétisation des priorités environnementales et climatiques de leur pays et du reste du monde.

Par exemple, la Hongrie entretient des liens étroits avec Cabo Verde, qui est un PEID, et elle a mené plusieurs projets de développement dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, où elle a approuvé la mise en œuvre d’un programme d’aide liée dans les domaines de la gestion de l’eau et de l’agriculture, qui contribuera indirectement à la réalisation des objectifs climatiques nationaux et mondiaux. En 2019, la Hongrie a soutenu un projet d’eau et d’assainissement lié au climat pour un montant de 27 millions HUF. L’objectif de ce projet était d’élaborer un modèle de gestion de l’eau pour Cabo Verde, dans le droit fil des objectifs climatiques nationaux et mondiaux. L’étude synthétise les initiatives et les résultats obtenus dans le domaine de la gestion de l’eau à Cabo Verde et elle énumère les mesures à prendre pour atteindre les objectifs intermédiaires de développement de la gestion de l’eau fixés par le gouvernement de Cabo Verde.

De plus, en 2018, la Hongrie a fourni un système de purification de l’eau à Cuba, afin de soutenir l’île dans sa trajectoire de développement durable.

De manière générale, la Hongrie suit les principes et les lignes directrices du Programme d’action d’Addis-Abeba, son but étant d’aligner l’ensemble des flux et des politiques de financement sur les priorités économiques, sociales et environnementales, et d’accorder aux PMA et aux PEID la même importance dans le cadre des priorités de développement de la Hongrie.

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